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ACTUALITÉS NATIONALES

30 septembre 2020

Violence envers les enseignants : la justice condamne

Le cas avait fait grand bruit. Il y a un an, une professeur des écoles de l’Hérault recevait la famille d’un de ses élèves en présence du directeur de l’école. Ce dernier ne s’est pas avéré d’un grand secours. Notre collègue s’est retrouvée menacée de mort et frappée. L’affaire n’est pas restée lettre morte.

 

Notre collègue, outrageusement menacée, a eu l’excellent réflexe de filmer la fin de l'entretien (à voir ici). Cela n’a pas arrêté la famille. Mais les faits et les mots étaient enregistrés...

 
De premières réactions de la hiérarchie en-dessous de tout

Notre collègue a bien évidemment porté plainte, saisi le CHSCT, déclaré un accident de service et réclamé la protection fonctionnelle auprès de notre administration. Le SNE a été saisi lui aussi. L’administration locale tardant à réagir, notre syndicat a remonté l’affaire au ministère.

Le rectorat a alors contacté notre collègue, pour commencer par lui reprocher d’avoir filmé l’entrevue. D’où la réaction de Matthieu Verdier, secrétaire académique Occitanie : "La réaction de la hiérarchie est digne d’une mauvaise comédie. À l’heure actuelle, notre collègue n’a reçu aucun soutien de l’administration. Pire, on lui reproche d’avoir filmé la scène, d’avoir attisé la colère de la famille. On marche sur la tête"

Notre collègue a été placée en arrêt de travail et particulièrement atteinte tant par l’agression que par l’attitude de la hiérarchie.

Aujourd’hui, elle occupe un poste de TR, une mesure de protection qui l’éloigne de son école mais qu’elle vit comme une sanction. Le SNE l’a bien évidemment accompagnée dans les mois qui ont suivi.

 

Un réflexe salvateur

Notre administration n’a pas apprécié la vidéo de l’entretien. La justice pénale n’a pas la même attitude. Les insultes, menaces de mort et les coups sont avérés, indiscutables. La vidéo est d’ailleurs retenue à titre de preuve par le tribunal.

Un an après les faits, le procureur a requis 8 mois de prison dont 4 fermes pour l’agresseur lors du procès du 30 septembre 2020. Le verdict du tribunal est de un an de prison avec sursis probatoire de deux ans.

Notre collègue peut désormais se tourner au civil pour réclamer des dommages et intérêts. Le soutien de l'administration aura cruellement fait défaut dans cette malheureuse affaire. Notre collègue a heureusement pu compter sur celui, sans faille, du SNE.

L’exercice de notre profession présente des risques réels. C’est pourquoi il faut toujours s’assurer de soutiens solides, tant par une assurance professionnelle que par un syndicat.

Philippe Ratinet

Secrétaire général aux publications

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