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ACTUALITÉS NATIONALES

3 novembre 2020

Un statut pour les directeurs : des bénéfices pour tous

Article d'un directeur du GTRID

(Groupe de travail et de réflexion indépendant de directeurs)

Le SNE milite depuis longtemps pour la reconnaissance de cette fonction en tant que profession. Il réclame donc un statut pour les directeurs.

 

D'autres organisations syndicales rejoignent enfin cette analyse et semblent prêtes aujourd'hui à rejoindre le SNE pour porter cette revendication, comme notre syndicat les y avait encore appelés le 14/10/2020 dans un communiqué "Direction d'école : le compte n'y est pas".

 

Si l'administration venait à entendre tous ces représentants du personnel, tous les acteurs du premier degré y gagneraient...

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Aujourd’hui, le directeur d’une école est un intermédiaire, un maillon essentiel d’une chaîne. Il est celui qui met de l’huile dans les rouages de notre Éducation Nationale, celui sans qui rien ne serait possible dans le premier degré.

La crise actuelle le démontre chaque jour.

Pour remplir toutes les missions dont il a la charge, il ne dispose en fait de presque aucun pouvoir. Il n’a pas de budget propre, peu d’autonomie de décision… Et pourtant, les parents, l’administration et les partenaires lui demandent d’agir en véritable chef d’établissement.

Un statut pour les directeurs apporterait des bénéfices pour tous.

 

 

Des bénéfices pour les adjoints

 

Les absences ponctuelles seraient gérées directement au niveau de l’école. Ainsi, un directeur pourrait autoriser, éventuellement selon un quota horaire annuel, un enseignant à s’absenter un moment ou à partir un peu plus tôt pour aller à un rendez-vous médical, pour assister à une cérémonie funéraire, pour remplir une formalité administrative ou autre sans avoir à en référer à l’IEN.

 

Les interventions ponctuelles à l’école seraient plus simples. Le directeur les accorderait, ou pas, sans avoir à passer par l’IEN.

 

Un directeur avec un régime de décharge plus favorable ou avec une diminution de son travail administratif vertical pourrait consacrer plus de temps aux projets d’équipe. Plus disponible, il serait ainsi plus efficace au service des enseignants et des élèves.

 

Le directeur, en tant que chef d’établissement, se verrait doté d’un budget que l'équipe pédagogique pourrait utiliser sans avoir à demander des autorisations préalables à la commune.

 

Le projet d’école ne serait plus une obligation verticale. Rendu optionnel, le projet d’école pourrait enfin partir des résultats locaux, des besoins ressentis ou constatés par l’équipe. En le pilotant, en l’impulsant, le directeur permettrait aux enseignants de se sentir plus impliqués dans sa réalisation et donc d’améliorer les résultats des élèves de son école.

 

Les expérimentations pédagogiques désirées par les collègues ou répondant aux besoins locaux seraient orchestrées par le directeur. Elles seraient donc plus souples et plus simples.

 

Lors des rendez-vous de carrière, un directeur avec un statut chef d’établissement pourrait donner les éléments valorisants du travail en équipe réalisé par les adjoints à l’IEN. Il ne lui serait donné aucun pouvoir hiérarchique sur les collègues.

 

Le directeur pourrait concourir à la gestion des formations. Il pourrait permettre une adéquation entre les formations proposées et les problématiques de son école.

 

 

Des bénéfices pour les AESH

 

Le directeur pourrait gérer librement les emplois du temps des AESH. Les AESH seraient alors affectées à un élève par l’école. Des modulations pourraient donc avoir lieu en fonction des besoins constatés ou de leurs changements en cours d’année. Cette souplesse bénéficierait tant aux élèves qu’à leurs enseignants.

 

Le directeur pourrait aussi gérer les demandes d’accompagnement en sorties scolaires des AESH en interne.

 

 

Des bénéfices pour les communes

 

Le directeur deviendrait leur seul interlocuteur, il serait le référent en cas de problème. Un rouage de moins permettrait plus de souplesse, de simplicité.

 

Le conseil d’école serait un véritable organe décisionnel, un peu à la manière d’un conseil d’administration. La coopération dans les rapports école/commune serait plus patente. La reconnaissance des uns et des autres mieux affirmée.

Une nécessité criante

 

Un statut pour les directeurs permettrait donc des gains de grande ampleur pour l’Ecole, tous ses acteurs, ses partenaires et les élèves.

La proposition de loi Rilhac allait dans le bon sens. L’évolution de la direction d’école est aujourd’hui une nécessité criante qui va bien au-delà d’une simplification des tâches des directeurs.

 

Il est plus que temps de sortir la direction d’école de la sclérose qui empêche ceux qui en ont la charge de donner la pleine mesure de leurs compétences au service de tous. 

Un directeur du GTRID

(Groupe de travail et de réflexion indépendant de directeurs)

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