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ACTUALITÉS NATIONALES

20 novembre 2020

Affirmer l’autorité de l’enseignant

C’est le sens de l’amendement baptisé « Samuel Paty » qui a été présenté au Conseil Supérieur de l’Éducation*.

Ce texte proposait de reformuler la loi pour une école de la confiance en ces termes : « Les personnels de l’éducation nationale sont chargés par l’État d’une mission de service public qui implique le respect des élèves et de leur famille à l’égard de l’autorité des professeurs dans la classe et à l’égard de l’ensemble des personnels dans l’établissement. Ce respect contribue au lien de confiance qui unit les élèves et leur famille au service public de l’éducation. »

Le SNE se retrouve complètement dans cette proposition. Pour nous, elle avait tout pour rassembler les enseignants et leurs représentants. Ce ne fut pas le cas.

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Une école ambivalente qui ne sait plus s’affirmer

 

L’école d’aujourd’hui est en même temps autoritaire (obligation à trois ans, carte scolaire, durcissement récent des autorisations pour les écoles associatives) et libérale (coéducation, confiance, autonomie des choix, liberté pédagogique…).

Or, en matière d’éducation, le « en même temps » ne fonctionne pas. Choisir est indispensable. L’école ne peut pas continuer sur le modèle hybride actuel.

Dans la première approche, jacobine et régalienne, on affirme que l’éducation n’est pas un service public. Elle est une institution, comme l’armée, la justice, ou la police, avec ses codes et ses contraintes. L’individu est prié de s’effacer au bénéfice du projet collectif, décidé nationalement et imposé à tous.

Les agents de ce système ne peuvent être tenus pour responsables des choix opérés au sommet. Ils ont l’obligation de respecter le programme et les élèves ont l’obligation de travailler et respecter les enseignants qui sont leurs supérieurs. Une verticalité existe dans ce système, et il est heureux qu’une transcendance laïque puisse émerger comme alternative aux religiosités qui divisent.

 

Dans la seconde approche, la liberté est première et engage la responsabilité individuelle. Le maître est libre de ses choix, l’école libre de son projet, les familles libres de choisir leur école. Le chef d’établissement est symétriquement libre de renvoyer tout élève dont l’attitude ou le comportement serait en désaccord avec le projet devenu contrat.

 

 

Comment ne pas soutenir le principe que l’autorité est due au maître sans contrepartie ?

 

Notre difficulté vient du fait que les politiques n’ont jamais eu le courage de trancher. Le « en même temps » appliqué à l’école c’est cela : les devoirs pour les enseignants (toujours mis en cause en cas de résultats médiocres de leurs élèves) et les droits pour les parents (toujours prompts à critiquer l’école…. Mais qui restent puisqu’ils n’ont pas le droit de partir)

 

Si nous interprétons les décisions récentes (obligation à 3 ans, limitation de la scolarisation hors contrat...) la France s’engage dans une optique précise. C’est un choix. Enfin !

 

L’échec du vote de l’amendement « Samuel Paty » est surtout une occasion manquée pour « faire bloc ».

La messe est-elle dite ? Certainement pas ! Les ateliers du Grenelle ont vocation à définir la place du professeur au 21ème siècle, rien de moins. Il y sera question de l’avoir (des sous !) mais aussi de l’être (quel statut ?)

 

Vos élus SNE pèseront de tout leur poids pour que l’autorité du maître et la clarté des principes soient écrits dans la loi de programmation à venir.

Rome ne s'est pas faite en un jour.

Pierre FAVRE

Vice-président du SNE

Élu au Comité Technique Ministériel de l’Éducation Nationale

 

 

* Proposition de AD cfe-cgc

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