ACTUALITÉS NATIONALES
1er mars 2021
Tests salivaires : les enseignants ne sont pas des personnels soignants
Nous le savons tous, hormis les cas de réaction allergique sévère pour lesquels un PAI prévoit des actes de secours urgent, ou les cas d’aide à la personne qui s’imposent à tous, les enseignants n’ont pas à pratiquer d’acte médical sur leurs élèves. En la matière, nous sommes cantonnés à l’application de la poche de gel, de l’eau miraculeuse et de savon.
La situation sanitaire nous a déjà imposé bien des adaptations et bien des efforts. Les enseignants du premier degré ont fait montre d’un engagement incroyable auprès de leurs élèves. Malgré cela, il semblerait que nous ne soyons pas au bout de ce qui peut nous être réclamé.
Tester dans les écoles
Le choix de tester les enseignants, leurs élèves, les personnels qui travaillent dans les écoles est une décision sanitaire matinée de politique.
Au SNE, nous ne nous positionnons pas sur ce qui motive de telles décisions. Par contre, nous souhaitons qu’elles soient déployées le plus largement possible lorsqu’elles s’avèrent nécessaires. Et que ce soient des personnels qualifiés qui les mettent en œuvre.
Tester les élèves
Une campagne de tests salivaires de grande envergure est lancée actuellement dans les écoles primaires. Les écoles désignées ont reçu un courrier de la hiérarchie dont le contenu a provoqué bien une levée de boucliers des plus légitime.
Ce sont les modalités de passation qui ont choqué. Outre le fait de devoir demander le consentement des parents et de faire remonter la liste des acceptations avant la tenue du test, il est prévu que « La campagne sera accompagnée par un personnel de laboratoire qui expliquera le prélèvement en pratique à tous les référents classe de l'école. Le personnel de laboratoire pourra rester 1h à 1h30 maximum à l'école. Ce personnel ne devra pas être laissé seul avec les élèves. Autant que possible, une infirmière scolaire sera en appui de cette campagne. […] Ces prélèvements sont à faire par les personnels de l'école qui seront dotés d'équipements de protection individuel (EPI) par la DSDEN. »
Pour le SNE, s’il peut être légitime de demander aux enseignants d’accompagner leurs élèves lors du prélèvement, on peut toutefois se demander qui gère les autres élèves pendant ce temps. Par contre, il est impensable de demander aux enseignants d’effectuer eux-même les prélèvements salivaires.
Ce geste, pour anodin qu’il puisse paraître, demeure un geste médical. Il appartient donc à du personnel médical, formé et assuré, de l’accomplir.
La question de la médecine et de la santé dans l’Éducation nationale est brûlante. La pénurie de médecins et d’infirmières aboutit à cette injonction surréaliste à laquelle notre syndicat s’oppose fermement.
Philippe Ratinet
Secrétaire général aux publications
Mise à jour du 2 mars : Lors du point sanitaire du 02/03, M. Ledroit, directeur de cabinet du ministère, nous a affirmé qu'il ne sera demandé aucune contribution des enseignants à l'acte du test.
Le SNE a pris bonne note et demandé à ce qu'une circulaire soit envoyée aux rectorats pour les éclairer.
En cas de souci sur ce point, contactez le SNE.