ACTUALITÉS NATIONALES
23 mars 2021
Vaccins : les enseignants bientôt prioritaires
Depuis le début de la pandémie, le SNE n’a eu de cesse de mettre au premier plan la santé des enseignants. Notre syndicat a porté très tôt l’idée de donner une priorité aux enseignants pour l’accès à la vaccination.
Emmanuel Macron a enfin accédé à cette revendication le 23 mars, en annonçant qu’ « à partir de mi-fin avril, nous allons avoir de plus en plus de vaccins qui vont arriver, cela va nous permettre d’envisager d'avoir des campagnes ciblées sur des professions qui sont exposées, à qui on demande des efforts. Les enseignants en font légitimement partie ».
Une annonce qui succède à de nombreux couacs
Il faut dire qu’en matière de protection des personnels, notre ministère a eu quelques ratés. Le dernier en date est celui du « 1 euro symbolique » que doivent payer les enseignants pour les tests salivaires dans les écoles, au titre du reste à charge appliqué par l’assurance-maladie. Si le ministère n’est pas à l’origine de cette retenue, il aurait tout de même pu envisager que cette somme « symbolique » allait revêtir un tout autre symbole, peut-être celui du manque de considération, et apporter une solution à ce problème. Cet euro symbolique est d'autant plus pesant que la mise en œuvre des tests salivaires dans les école entraîne une surcharge de travail pour les directeurs et les enseignants.
Interrogé encore ce lundi 22 mars lors d’un point sur la situation sanitaire avec les organisations syndicales, le ministère nous a indiqué qu'une réflexion était menée pour remédier à cette situation. Il serait bienvenu qu'une solution soit trouvée et mise en œuvre très rapidement.
Changement de logiciel au sujet de la vaccination des enseignants
Le 4 janvier dernier, Jean-Michel Blanquer voulait que les enseignants soient vaccinés « d’ici mars au plus tard ». Son souhait n’avait pas été suivi par le président qui n’avait accordé qu’une très faible priorité aux enseignants dans son calendrier de vaccination. L’âge et les comorbidités semblaient l’emporter sur l’exposition.
La semaine dernière, selon le ministère, on dénombrait 4 000 nouveaux cas confirmés quotidiens dans l’éducation nationale (élèves et personnel), un chiffre en hausse. 2 200 classes sont fermées. Dans de nombreux départements, la multiplication des cas de COVID avérés ou de cas contacts parmi les personnels entraîne des difficultés de remplacement et de fonctionnement des écoles. Certaines situations critiques générant des brassages importants d’élèves et des conditions « d’enseignement » catastrophiques nous sont rapportées.
Donner aux enseignants la possibilité de se faire vacciner pourrait permettre à l’exécutif de maintenir les écoles ouvertes dans un mode bien moins dégradé qu’aujourd’hui. L’annonce présidentielle va dans le bon sens. Il reste maintenant à voir comment et quand elle sera mise en œuvre.
Une décision qui reconnaît l’engagement des enseignants tout en les protégeant
En accordant aux enseignants l’accès à la vaccination dès que possible, le gouvernement place ces derniers au deuxième rang des professions exposées, juste après les soignants. C’est une reconnaissance largement méritée de notre engagement dans la lutte contre cette pandémie car nous avons été présents malgré une administration qui ne nous a pas toujours aidés.
Cela permettra une approche plus sereine de notre métier, notamment dans les classes maternelles où les élèves ne sont pas masqués et où la distanciation physique reste une chimère.
Le SNE prend bonne note des intentions de l’État qui reprennent une proposition que nous avons portée bien avant l’arrivée de ces vaccins. Toutefois, notre syndicat ne se réjouira pleinement que lorsque cette avancée sera effective. Et si sa concrétisation venait à tarder, le SNE ne manquera pas de rappeler les engagements pris à qui de droit.
Patrick Ruiz
Membre du bureau national du SNE