ACTUALITÉS NATIONALES
9 avril 2021
Vacciner pour une rentrée apaisée
Notre ministre a dans un premier temps voulu que les enseignants soient vaccinés courant mars. Cette échéance a d’abord été reportée à la fin avril. Notre Président de la République a ensuite affirmé lors de son allocution du 31 mars que les enseignants étaient des professionnels au contact de la maladie, indispensables au bon fonctionnement de la nation. Dès lors, ils devaient être prioritaires pour accéder à la vaccination.
Le SNE milite depuis longtemps pour que cette mesure soit prise. Notre syndicat a donc accueilli cette proclamation présidentielle avec soulagement.
Il aura fallu moins d’une semaine pour que l’horizon vaccinal s’éloigne à nouveau pour les enseignants...
Encore une douche froide
Il a été relevé par Libération et Ouest France notamment que, le 06 avril dernier, lors d’une visioconférence avec des collégiens, notre Président serait revenu sur ses déclarations. Il aurait affirmé que les enseignants qui s’occupent d'élèves handicapés seraient prioritaires pour la vaccination dès avril. Mais pour les autres, la priorité ne serait effective que lorsque tous les Français de moins de 50 ans auront accès aux vaccins. Soit en juin…
Pour le SNE, cet «ajustement» est un reniement pur et simple de la parole présidentielle. Quant à la forme, elle laisse pantois. Annoncer une telle nouvelle par un biais aussi détourné témoigne d’un mépris absolu des enseignants.
Par ailleurs, si ce n’est pas pour assainir la situation dans les établissements scolaires, à quoi bon avoir fermé les écoles trois jours ? Vacciner les enseignants pour qu’ils soient protégés à l’heure de partir en vacances d’été a-t-il du sens ? En quoi cela découle-t-il d’une priorité reconnue à des professionnels ?
Une désorganisation patente
Dès qu’il a eu connaissance des propos de M. Macron, notre syndicat a interpellé le Ministère de l’Éducation nationale. Nous avons demandé si les paroles rapportées par les médias étaient conformes à ce qui est prévu pour les enseignants.
Le ministère est, à cette heure, resté sans voix. Cela en dit long sur la coordination au plus haut niveau de l’État sur cette question pourtant cruciale.
Il existe heureusement des initiatives locales en faveur des enseignants. Dans de nombreuses régions, des exemples de collectivités locales qui ouvrent la vaccination aux enseignants sans condition d’âge nous sont remontées.
Ces initiatives sont louables, mais leur dimension locale ne fait que souligner la cruelle absence de dispositions nationales.
Voilà pourquoi le SNE réitère dès aujourd’hui au ministère sa demande d’une priorité immédiate aux enseignants volontaires pour la vaccination, et ce avant la reprise des cours prévue le 26 avril.
Nous demandons aussi à ce que toute éventuelle modification du protocole soit indiquée au plus tard le 19 avril. Une rentrée apaisée est à ce prix.
Philippe Ratinet
Secrétaire général aux publications