ACTUALITÉS NATIONALES
26 avril 2021
Pas d'enseignant, pas d'élèves
Cette rentrée de printemps se déroule sous le signe de la Covid et des protocoles afférents. Si ces derniers s’avèrent globalement stables sur le déroulé des enseignements, un énorme changement est à noter pour la vie des écoles. Il bouscule tant les habitudes des enseignants du premier degré qu’ils ont parfois du mal à oser le mettre en application.
L’école refuse d’accueillir certains de ses élèves
Le ministère nous l’avait indiqué lors du point sanitaire du jeudi 22 avril, la FAQ actualisée le vendredi 23 est particulièrement claire sur ce sujet (page 7).
« Dans les écoles, lorsqu’un enseignant absent ne peut, malgré le renforcement des moyens de remplacement, être immédiatement remplacé, les élèves ne peuvent en aucun cas être répartis dans les autres classes. L’accueil des élèves est alors suspendu dans l’attente de l’arrivée du professeur remplaçant. »
Il s’agit là de la mise en œuvre d’une revendication que le SNE avait tout particulièrement portée et défendue au ministère (lire notre courrier au ministre du 25 mars). Elle implique un changement fondamental de nos pratiques puisque, dans le contexte de crise sanitaire, il est désormais interdit de répartir dans d’autres classes les élèves d’un enseignant absent et non remplacé. Que l’absence de l’enseignant soit motivée pour une raison médicale ou pas n’entre pas en compte.
Cette mesure vise à assurer la protection des élèves et des personnels et à préserver les conditions de travail dans l’école.
Pour le SNE, cette mesure constitue une avancée majeure dans la gestion de la crise. Cette application du simple bon sens permettra de mieux assurer la protection de tous. Un objectif que notre syndicat poursuit depuis le début de cette crise sanitaire.
Gérer l’exceptionnel
Le refus d’accueil ne dépend ni de la volonté de l’équipe ni de celle du directeur. Il nous est imposé par le texte, ce qui simplifie la position à tenir devant les parents d’élèves.
Le refus de l’accueil annoncé au portail peut être compliqué, surtout pour les élèves qui arrivent seuls à l’école. Cet écueil se présentera lors des absences imprévues.
Pour le SNE, dans un tel cas, le directeur peut s’appuyer sur le décret du 24 février 1989 qui stipule que le directeur «veille au respect de la réglementation qui lui (l’école) est applicable» et «prend toute disposition utile pour que l’école assure sa fonction de service public».
Dès lors, il pourra enjoindre aux parents de venir récupérer les enfants, informer l’IEN et le maire si des blocages venaient à perdurer pour qu’une organisation du type SMA soit immédiatement mise en place.
Il est aussi à noter que, dans ce cas, la classe ne fonctionne pas. Les élèves ne sont pas placés en travail à distance. Le professeur absent ou ses collègues n’ont pas à assurer la classe à la maison.
Pour le SNE, le fait qu’il ait été nécessaire de prendre cette mesure montre à quel point la question de l’accueil des élèves en cas d’absence non remplacée d’un collègue a été laissée à l’abandon, puisque dans la plupart des cas, les élèves accueillis sont répartis dans les autres classes. Cette habitude est louable car elle arrange autant l’administration que les familles, mais elle a aussi eu l’effet pervers de masquer le problème du non-remplacement.
Il sera important, une fois l’urgence passée, de se pencher sur ce problème et, pourquoi pas, de pérenniser la solution retenue aujourd’hui.
Philippe Ratinet
Secrétaire général aux publications
Pour notre syndicat, il manque encore un justificatif officiel national à fournir aux parents en cas de non accueil de leur enfant (enseignant non remplacé ou fermeture de classe). Ce justificatif existe déjà dans certains départements. Il serait pratique de le généraliser. Notre syndicat en a fait la demande expresse au ministère ce mardi 27 avril.