ACTUALITÉS NATIONALES
1er juin 2021
Revalorisation salariale des enseignants : l'an II
Les mesures de 2021 reconduites
Les mesures annoncées en novembre 2020 et mises en place progressivement à partir de janvier 2021 perdureront en 2022 :
- prime informatique pour tous les enseignants exerçant devant élèves
- prime d'attractivité pour les échelons 1 à 7
- prime de responsabilité pour les directeurs
- augmentation du taux d'accès à la hors-classe à 18%
500 millions seront consacrés à les pérenniser. Ces mesures sont indépendantes de celles qui vont être négociées au cours du mois de juin pour une mise en place en 2022.
Une nouvelle revalorisation à négocier pour 2022
Suite au Grenelle de l’éducation, notre ministre a annoncé que 400 millions supplémentaires seront consacrés spécifiquement à la revalorisation des enseignants en 2022.
Le SNE espère que le ministère va poursuivre logiquement la démarche engagée. C’est dans cet esprit de logique que notre syndicat demandera que, cette fois, une mesure de revalorisation soit prise spécifiquement en faveur des enseignants du premier degré.
L’enseignant du premier degré, parent pauvre de l’Éducation Nationale
La situation est clairement exposée dans la note 19.41 de la DEPP (Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Performance). Ce document date de novembre 2019. Il analyse la situation en 2016/2017. Il a servi de base aux réflexions menées en 2020 au ministère sur la revalorisation.
Dans ce document, la DEPP relève qu’un professeur des écoles titulaire qui exerce à temps plein gagne un salaire net moyen de 2 283 euros net contre 2 556 euros net pour un certifié titulaire qui exerce à temps plein.
Cet écart équivaut à environ deux échelons entre deux professionnels recrutés à un niveau universitaire identique et rémunérés en fonction d’une grille indiciaire identique.
Pour comparer cette différence avec plus de justesse, il faut aussi souligner que les enseignants du primaire assurent beaucoup plus d’heures hebdomadaires devant leurs élèves que leurs collègues certifiés.
Il faut aussi ajouter les obligations relevant de la vie scolaire qui incombent au professeur des écoles. Celles-ci ne sont aujourd’hui pas reconnues pécuniairement et les certifiés ne les connaissent pas.
Le graphique (source OCDE 2019) ci-dessous montre aussi l’ampleur de cet écart.
Pour le SNE, à l’heure du professorat des écoles, cet écart de traitement est inique. Il est urgent d’y remédier en reconnaissant pleinement le travail effectué par les enseignants du premier degré.
Pour cela il est incontournable de leur assurer une rémunération à la hauteur de leurs responsabilités et de leur travail.
Dans sa note, la DEPP donne d’ailleurs les pistes à suivre pour résorber cet écart. Elle relève qu’ « ils [les professeurs des écoles] perçoivent moins fréquemment des compléments de rémunération » que les autres enseignants. Voilà pourquoi un professeur certifié rémunéré sur la même grille qu’un professeur des écoles touche 12 % de plus.
Le SNE connaît bien cette réalité. Notre syndicat a donc déjà présenté au ministère des pistes concrètes de compléments de rémunération en faveur des enseignants du premier degré.
Nous nous sommes appuyés pour cela sur des éléments objectifs du travail réalisé au quotidien par tous les professeurs des écoles. Nous réitérerons donc notre proposition au ministère et défendrons toute mesure prise en faveur du premier degré.
Les orientations dégagées par le Grenelle confirment
Le panel des intervenants au Grenelle de l’Éducation était large. Pour le compte de l’Éducation Nationale, il comprenait enseignants et représentants syndicaux du primaire et du secondaire, ainsi que des chefs d’établissement.
A l’issue des échanges de l’atelier consacré à la revalorisation des enseignants, en ce qui concerne les salaires, deux points ont fait consensus :
- Il est nécessaire de mieux payer les enseignants en France.
- Il faut revaloriser plus spécifiquement le début de la carrière et les enseignants du primaire.
Le SNE souscrit entièrement à ces conclusions. Puisqu’un geste a été accompli envers les collègues les moins capés, il est maintenant nécessaire et parfaitement logique d’en accomplir un autre en faveur des enseignants du premier degré.
C’est le raisonnement que nous défendrons au cours des négociations qui se doivent se dérouler au ministère au cours du mois de juin. Le SNE est le seul syndicat à représenter uniquement les enseignants du premier degré dans ces instances.
L’OCDE décrit une rémunération de l’enseignant primaire français à la traîne
Dans son rapport « Vues sur l’éducation » de 2019, l’OCDE démontre aussi la triste situation de l’enseignant du premier degré en France par rapport à celles de ses collègues étrangers.
Elle indique qu’un enseignant de primaire en France gagne 39.426 $ contre 40.580 $ en moyenne dans l’OCDE et 39.864 $ pour l’Union européenne à 23.
Le professeur des écoles français est donc bien mal loti.
A contrario, un enseignant de collège en France gagne 45.375 $ par an en moyenne contre 42.553 $ en moyenne dans l’OCDE et 42.212 $ pour l’Union européenne à 23.
Les chiffres sont éloquents.
Pour le SNE, la conclusion est encore une fois la même. Les indicateurs sont au rouge pour la rémunération des professeurs des écoles français.
Notre ministre affirme vouloir accorder la priorité au primaire. Il bénéficie de moyens budgétaires pour s’engager pleinement sur cette voie.
Le moment est donc idéal pour lui de décider d’une mesure d’amélioration spécifique de la rémunération des enseignants du premier degré. Le SNE ne manquera pas de la lui réclamer et de la promouvoir.
Philippe Ratinet
Secrétaire général aux publications
POUR une égalité salariale entre le premier et le second degrés
Au mois de juin 2021, le SNE sera présent dans les instances qui décideront de la répartition de la revalorisation promise lors du Grenelle .
Nous y défendrons les enseignants du premier degré, ceux que nous sommes les seuls à représenter exclusivement.
Faites entendre votre voix : soutenez notre action en signant notre pétition.