ACTUALITÉS NATIONALES
21 juin 2021
Assurer les remplacements dans le premier degré
GT3 n°1/3 du 16 juin 2021
Le SNE a participé au groupe de travail du mercredi 16 portant sur l’amélioration du service public dans l’Éducation Nationale. Lors de cette première réunion, le ministère nous a présenté ses choix et orientations, notamment pour améliorer le remplacement des enseignants.
Le ministère a souligné que le problème de remplacement concerne particulièrement les absences de courte, voire de très courte durée. Aujourd’hui, pour le premier degré, la réponse passe exclusivement par les différents titulaires remplaçants, puisque les écoles primaires ne disposent pas de personnels de vie scolaire qui pourraient prendre en charge la surveillance des élèves.
Il est à noter que, depuis le 26 avril 2021, les élèves d'un enseignant absent non remplacé ne doivent plus être accueillis dans les autres classes, comme le demandait le SNE. Cette décision, prise par le ministère dans le contexte de la crise sanitaire afin d'éviter le brassage des élèves, doit selon nous être conservée lorsque le protocole ne sera plus en place. En effet, la répartition dans les classes, solution traditionnelle dans le 1er degré pour palier au manque de remplaçants, oblige les enseignants et les élèves à travailler dans de mauvaises conditions.
Le SNE demande donc qu'il soit définit de façon durable qu'en cas d'absence non remplacée d'un enseignant, les élèves ne soient pas accueillis dans les autres classes. Les mairies pourraient mettre en place un service d'accueil si elles le souhaitent, ou les parents devraient garder leurs enfants.
Pour le SNE, la généralisation des postes d'aides à la direction pourrait permettre d'avoir un personnel supplémentaire dans chaque école. Celui-ci pourrait en cas de nécessité assurer ponctuellement la surveillance des élèves.
Améliorer la gestion des remplacements
Le ministère entend assurer la continuité pédagogique et la poursuite des apprentissages indispensables pour les élèves en cas d’absence d’un enseignant. Pour cela, l’administration souhaite trouver les moyens d’optimiser la prise en charge des élèves et de limiter les absences non remplacées des personnels.
Dans cette optique, le ministère évoque notamment :
- Une amélioration des ressources : faire correspondre les besoins à la nécessité de service.
Il est certain que disposer d’un nombre suffisant de remplaçants permettrait au système de fonctionner plus efficacement. L’adéquation des ressources aux besoins est un impératif incontournable.
- La possibilité d’attribuer des heures supplémentaires (HSA) aux personnels exerçant à temps partiel pour qu’ils puissent augmenter leurs revenus et prendre en charge les élèves de collègues absents.
Le SNE demeure dubitatif sur cette proposition. Les personnels qui sont à temps partiel le sont généralement pour des raisons personnelles et l’ont fait par une démarche volontaire. Ils ont accepté de sacrifier une partie de leur revenu financier pour des motivations qui leurs sont propres. Nous pensons donc que peu de ces collègues se porteront volontaires pour effectuer des heures supplémentaires.
Le SNE demeure toutefois partisan de la liberté individuelle. Notre syndicat ne s’opposera donc pas à ce que ce dispositif soit une possibilité offerte aux collègues exerçant à temps partiel, mais nous seront intransigeants sur le respect de leur liberté de choix.
Le taux de rémunération de ces heures dans le 1er degré devra également être défini.
- La mise en place d’une application à destination des remplaçants, des directeurs et des circonscriptions. L’idée consisterait à collecter et à traiter instantanément les demandes de remplacement transmises par les directeurs. Les enseignants remplaçants seraient contactés plus vite, auraient automatiquement les coordonnées de l’école et arriveraient donc plus vite sur site.
Pour le SNE il est légitime d’utiliser tous les moyens techniques modernes pour optimiser et améliorer les conditions de remplacement. Pour notre syndicat, il est indispensable que, tant qu’un téléphone et une ligne professionnels ne sont pas fournis aux remplaçants et aux directeurs, l’utilisation de cette application se fasse exclusivement sur la base du volontariat de l’enseignant.
Pour le SNE, l'usage d'une telle application améliorerait l'efficacité de l'organisation des remplacements mais ne résoudrait en rien la problématique du manque de remplacement.
Les limites de la solution numérique
Les outils numériques peuvent se révéler être des moyens opérationnels très efficaces, mais ils ne peuvent pas remplacer la connaissance qu’ont les secrétaires de circonscription des remplaçants de leur secteur. Certains remplaçants ont des aptitudes particulières pour certains niveaux ou cycles, pour le secteur spécialisé ou non. Les secrétaires décident aussi où affecter en priorité les remplaçants en cas de forte tension.
Le SNE a rappelé que, même en mettant à disposition tous les outils possibles et inimaginables, le système ne fonctionnera que si des moyens en personnel adaptés sont disponibles. C’est d’abord et avant tout le manque de remplaçants qui pose problème.
Le SNE dénonce également l’utilisation des postes de remplaçants comme variable d’ajustement de la carte scolaire.
Pour le SNE, un nombre de postes de remplaçants minimum devrait être imposé à chaque DASEN afin de garantir un taux de remplaçants suffisant par rapport au nombre d'enseignants dans chaque département.
Enfin, le SNE relève le dévoiement de certaines missions de remplacement, comme par exemple la sollicitation des brigades de formation, des TRZIL REP+ ou des remplaçants dédiés aux décharges des petites écoles pour effectuer des remplacements de congés. Bien que cela permette d'améliorer le taux de remplacement, il n'est pas normal que des missions prévues ne puissent pas être assurées.
Les débats sont désormais ouverts, des pistes de solutions tracées. Le prochain groupe de travail sur cette thématique est prévu le mercredi 30 juin. Le SNE continuera d’apporter la vision spécifique du premier degré sur ce système de remplacement dont chaque dysfonctionnement impacte l’ensemble de l’école concernée.
Emmanuel Caron
Membre du bureau national du SNE