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ACTUALITÉS NATIONALES

8 novembre 2021

Le bien-être des enseignants

Ce vaste sujet est a été traité plusieurs fois par la DEPP. Un document de synthèse sur ses travaux a été publié en juin dernier (à lire ici). Ce qu’il révèle est édifiant et démontre combien les actions du SNE en faveur des enseignants du premier degré sont pertinentes.


 

Enseigner : un choix de carrière fort

La DEPP relève qu’enseigner demeure une vocation. Les enseignants ont choisi ce métier car ils veulent être utiles, tout d’abord envers leurs élèves. Mais, s’ils ont une image positive de leur métier,

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90% des enseignants constatent que la société leur en renvoie ou en cultive une imagée dégradée, peu valorisante.

Pour le SNE, cette différence de perception est une première raison du mal-être des enseignants. Cet élément est d’autant plus vérifiable pour le 1er degré, que l’INSEE reconnaît dévalorisé par rapport au second degré. Les PE sont effet classés profession intermédiaire alors que nos collègues certifiés sont classés cadres et professions intellectuelles supérieures. Tout cela à niveau de recrutement et de formation équivalent… D’où les demandes les demandes répétées de notre syndicat d’aligner la rémunération entre 1er et 2nd degré.

S’ils aiment leur métier, les enseignants sont nombreux à souffrir de ses contraintes. Ainsi, 25% des enseignants ne sont pas satisfaits de leur choix de carrière et 50% estiment que les avantages de la profession n’en compensent pas les inconvénients.

On retrouve ici l’idée de vocation. On ne devient pas enseignant pour se construire une carrière prestigieuse. La situation est d’autant plus vraie pour le 1er degré où 50% des enseignants du 1er degré s’estiment mal payés contre 40% dans le second. Une différence logique puisque ces derniers bénéficient d’une rémunération plus importante que dans le 1er degré.

Enseigner reste essentiellement un acte solitaire. Si 90% des PE sont heureux de leur établissement d’exercice, la DEPP remarque que leur exposition aux risques psychosociaux est grande, plus grande que dans le 2nd degré. Quant aux effets de ces risques, ils sont aggravés par un manque de soutien des équipes mais aussi et surtout de la hiérarchie

Ce rapport avec les IEN est une source de tension, de crainte et de méfiance qui allait de pair avec l’infantilisation dont les PE ont été trop longtemps victimes. Les restes de ces pratiques d’un autre temps gangrènent encore trop souvent aujourd’hui le fonctionnement du rapport PE-IEN dans le 1er degré.


 

Des conditions de travail jugées plutôt bonnes par les enseignants

90% des enseignants sont heureux de leur environnement de travail. 

C’est un très bon point, mais le SNE rappelle qu’il existe des disparités très importantes des conditions de travail. Les enseignants du premier degré sont habitués à se contenter du peu qu'ils ont, mais une grande partie des écoles n'offrent objectivement pas un environnement de travail agréable.

Les enseignants du 1er degré sont plus satisfaits de leur environnement de travail que ceux du second.

Notre syndicat voit là la conséquence d’un travail en équipe globalement plus réduite, voire restreinte dans le 1er degré.

De même, dans les établissements en éducation prioritaire, les équipes se disent encore plus satisfaites et manifestent une véritable cohésion.

Pour le SNE, c’est logique. Une cohésion forte est indispensable quand on travaille avec un public difficile.

75% des enseignants du 1er degré déclarent que leurs élèves s’efforcent de faire régner un climat serein pour les apprentissages, mais, dans le même temps, ils sont 44% à estimer perdre du temps avec des élèves perturbateurs

Ce dernier chiffre pose d’autant plus question que les formations sur la gestion de classe ne sont présentes que dans 20% des plans de formation. Il serait aussi intéressant de voir si ce chiffre de 44% a augmenté dans les mêmes proportions et en même temps que ceux de l’inclusion tant les remontées d’expériences difficiles voire douloureuses sur le terrain se sont multipliées ces dernières années sur ce sujet.


 

D’autres éléments du bien-être au travail

Le temps de trajet, les perspectives de carrière, les horaires de travail, le sentiment d’accomplissement personnel, tous ces éléments ainsi que de nombreux autres ont été détaillés et le seront encore plus dans les années à venir dans le cadre de l’observatoire du bien-être et de la rémunération qui se met actuellement en place.

Notre syndicat espère que les travaux de cet observatoire procureront beaucoup de données objectives et que le ministère s’en emparera pour prendre rapidement des décisions fortes en faveur des enseignants, et notamment en faveur de ceux du premier degré qui en ont le plus grand besoin.

Philippe Ratinet

Secrétaire général aux publications

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