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ACTUALITÉS NATIONALES

24 novembre 2021

« iel » : non au genre neutre en français

Nous devons être nombreux à avoir découvert par les informations que le pronom neutre «iel» allait faire son entrée dans le millésime numérique 2022 du Petit Robert. Tout comme moi, vous ne connaissiez probablement pas l’existence de ce mot, petit par la taille mais loin d’être neutre par l’idéologie qu’il porte.

Une reconnaissance institutionnelle très rapide


Tout d’abord, il faut savoir que pour qu’un nouveau mot soit recensé dans un dictionnaire, il faut qu’il mène un parcours digne de celui d’un combattant. Des experts linguistes, appelés lexicographes, repèrent les nouveaux mots dans les conversations, les films, les discussions. C’est ce que l’on appelle une «veille terminologique».

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L’écrémage commence. La sélection est sans pitié. Elle s’effectue prioritairement sous l’aulne de la fréquence et de la durée d’utilisation des termes. C’est pour cela qu’il leur faut souvent beaucoup de temps pour entrer dans le dictionnaire. Le but est d’éviter les effets de mode, effets qui sont voués à se démoder et donc disparaître.

 

Sans faux-semblant, le candidat « iel » n’avait que peu de chances de figurer parmi les heureux élus. Hormis certains textes militants ou œuvres expérimentales, qui en fait l’usage ? 

 

On peut se demander si le Petit Robert a été vraiment impartial pour le coup ou s’il a instillé de la discrimination positive quant à ce choix !

 

 

Une démarche de sape de longue haleine


Il faut bien comprendre l’idéologie que véhicule « iel », notamment par sa graphie. C’est celle d’une minorité très active qui s’est donné pour lutte de déconstruire (défaire complètement ce qui a été construit, définition du Petit Robert) par un travail de sape l’un des piliers de notre nation, à savoir sa langue.  Ce projet est éminemment politique. Il donne suite aux coups de boutoir de l’écriture inclusive.

 

Pour le moment, le ministère de l’Education Nationale tient bon et rappelle, par la voix de son ministre, Jean-Michel Blanquer que « l’écriture inclusive n’est pas l’avenir de la langue française ».

 

C’est une analyse que le SNE partage et défend, à cause, entre autres, de la lourdeur induite par ce procédé qui rend n’importe quel texte plus compliqué à lire et à comprendre. Cette écriture compliquerait inutilement la tâche de nos élèves.

 

De plus, en intégrant « iel » dans un dictionnaire, on modifie le système de la langue. Cela pose de nombreuses questions qui restent sans réponse. Par exemple, comment accorder ce pronom : «iel est tombé» ou «iel est tombée» ? Mystère… Pour répondre à cette question, il faudrait introduire le neutre dans notre langue. Or, depuis plus d’un millénaire, le français, comme les autres langues romanes, fonctionne uniquement sur les genres masculin et féminin.

 

 

Le genre neutre n’a rien de neutre

 

Le plus surprenant est que le neutre existait en latin. Il servait à désigner les objets et les esclaves. S’en réclamer aujourd’hui constituerait un acte d’émancipation ?


Et pourtant, fort de la reconnaissance du Robert, des éditeurs de manuels scolaires pourraient s’emparer de ce pronom et l’utiliser. Pourquoi pas au milieu de phrases gorgées de points médians d’écriture inclusive ?


Le SNE, syndicat représentant d’instituteurs, de professeurs des écoles et de directeurs d’école, s’oppose à l’éventualité d’une telle pratique.

 

Nous ne voulons ni pronom neutre, ni écriture inclusive. Les enfants qui nous sont confiés ne doivent pas devenir les victimes de combats idéologiques qui n’ont pas leur place dans l’école.


Nous ne voulons ni pronom neutre, ni écriture inclusive. Ils rendent notre langue moins compréhensible.


Nous ne voulons ni pronom neutre, ni écriture inclusive. Nous sommes indéfectiblement attachés à la démocratie dans son sens premier. Nous n’accepterons donc jamais que les désirs d’une infime minorité s’appliquent à une écrasante majorité qui n’en n’a exprimé ni le besoin, ni l’envie.

Nicolas Charpentier

Membre du bureau national

NOS IDÉES POUR L'ÉCOLE

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