ACTUALITÉS NATIONALES
02 juin 2022
Climat scolaire 1er degré, la coupe est pleine !
Alors que vient de paraître le baromètre 2021 sur le climat scolaire de l’association ASL, sa lecture attentive permet de nous éclairer sur plusieurs points.
1. Le retour des chiffres d’avant la crise concernant les dossiers suivis en protection juridique
Si de nombreuses familles éprouvées par le confinement en 2020 avaient pu se rendre compte de la difficulté à mettre leurs enfants au travail, l’effet dans le temps a toutefois été plus que limité.
Aujourd’hui, les anciennes habitudes semblent avoir retrouvé leur place et les parents ne trouvent plus forcément que notre métier est "si difficile" et que les enseignants ont été "si formidables" durant la crise sanitaire.
Il est à remarquer que les enseignants du premier degré, les directeurs d’école et les AESH sont en première ligne et sollicitent le plus souvent l’ouverture de dossiers en protection juridique.
2. La constance des faits signalés
Insultes, menaces ou diffamations sont les principaux faits signalés. Ils sont, dans la plupart des cas, dus à des parents. Ces faits prennent d’ailleurs une ampleur inquiétante, le rapport «L’école entre bonheur et ras-le-bol de Debarbieux et Fotinos» le signifiait déjà en 2012. Ce n’est donc pas nouveau et cela va même en s’aggravant.
Au SNE, nous savons que les modifications incessantes dans les consignes sanitaires, la communication plus que maladroite du ministère (en privilégiant les chaînes d’informations en continu pour faire ses annonces), les délais trop courts pour mettre en pratique ces nouvelles consignes, le manque chronique de remplaçants y sont clairement pour quelque chose.
L’école n’est plus un sanctuaire mais bien une caisse de résonnance des maux de la société. Pour beaucoup l’école n’est plus qu’un service comme un autre où les usagers (parents d’élèves) demandent de plus en plus de comptes aux professionnels.
Le SNE n’accepte pas cet état de fait.
3. La baisse du nombre de dossiers connaissant une issue judiciaire
Cette information peut surprendre. Les auteurs du rapport pointent le refus de prendre en compte les plaintes déposées par certains commissariats et des obstacles psychologiques pour les collègues concernés.
A cette explication, il convient également d’ajouter le fameux mot d’ordre «pas de vagues» tant affectionné par notre administration.
Les conclusions suivantes s’imposent :
- Le climat scolaire est dégradé.
- Les personnels du premier degré sont en première ligne face à des comportements souvent déplacés ou irrespectueux.
- Les démarches n’aboutissent pas toujours, les enseignants étant découragés par les autorités policières ou notre administration.
Pour le SNE, il est indispensable de remédier à cette situation intenable. Notre professionnalisme d’enseignants polyvalents mérite d’être davantage mis en avant et reconnu. Au fil des jours, dans nos écoles, se déroulent des projets ambitieux et motivants pour nos élèves. Il convient de le faire savoir aux familles.
Nous poursuivrons notre travail d’accompagnement et de conseils auprès de nos collègues, en les encourageant à utiliser des dispositifs trop peu connus (par exemple les faits établissement, les fiches RSST, la protection fonctionnelle lorsque cela s’avère nécessaire…).
Nous n’accepterons jamais que des faits graves soient étouffés et nous continuerons de militer pour que l’Education nationale soutienne davantage les enseignants qui font face à ces actes qui empoisonnent leur quotidien.