ACTUALITÉS NATIONALES
2 février 2023
Pour le gouvernement, à compter du 1er février, le COVID devient une maladie ordinaire
Les deux mesures phares de la lutte contre le Covid, à savoir l’isolement obligatoire en cas de test positif et les arrêts de travail dérogatoires sans jour de carence, avaient été prolongés « jusqu’à une date fixée par décret, et au plus tard jusqu’au 31 décembre 2023 ».
Ce décret a été publié le 28 janvier. Il met fin à la spécificité de la prise en charge du Covid par rapport aux autres maladies.
La disposition de mise en ASA des personnels vulnérables, quant à elle, est prolongée jusqu’au 28 février 2023.
Fin de l’isolement obligatoire
Dans un communiqué de presse publié le 28 janvier, la Direction Générale de la Santé (DGS) indique qu’«à compter du 1er février 2023, conformément aux recommandations du Haut conseil de la santé publique (HCSP), l’isolement systématique pour les personnes testées positives au Covid-19 et la réalisation d’un test de dépistage au deuxième jour de la notification du statut de contact pour les personnes contact asymptomatiques ne seront plus requis.»
«En revanche, comme pour toute maladie à infection respiratoire aiguë, il reste fortement recommandé aux personnes testées positives au Covid-19, ainsi qu’aux personnes ayant été exposées à une personne contagieuse et susceptibles de développer la maladie, de respecter les gestes barrières, de se faire tester et d’éviter le contact avec les personnes fragiles.»
Retour du jour de carence en cas de Covid
Dans son communiqué de presse, la DGS indique qu’«à compter du 31 janvier 2023, il sera mis fin au téléservice «Contact Covid» de l’Assurance maladie, qui permettait l’identification et la prise en charge des personnes malades du Covid-19 et des cas contacts. Cet arrêt (…) implique de facto l’arrêt du dispositif dérogatoire de prise en charge des arrêts maladie liés au Covid-19.»
Cela signifie donc le retour du jour de carence en cas d’arrêt maladie lié au Covid.
Désormais, en cas de symptômes
Le Covid est géré de la même manière que les autres maladies respiratoires aiguës. Dès lors :
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Le test Covid n’est plus requis. Il est cependant recommandé en cas de symptômes ou si on a été en contact avec une personne positive.
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Si les symptômes ne vous empêchent pas de travailler, vous pouvez aller au travail, alors que l’isolement était imposé jusque-là. Les gestes barrières sont de rigueur.
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Si les symptômes ne vous permettent pas de travailler, votre médecin vous délivre un arrêt de travail comme pour toute autre maladie. Un jour de carence est appliqué.
Le SNE prend acte de cette décision, mais notre syndicat répète que le jour de carence pour les enseignants, qui plus est dans le premier degré, reste une injustice forte. Notre proximité avec les enfants, notamment en maternelle, nous expose davantage aux maladies courantes et donc à des pertes de salaire directement liées à l’exercice de nos fonctions. Le Covid est désormais une occasion supplémentaire de subir cette injustice.
Le SNE plaide auprès de nos dirigeants pour une suppression du jour de carence pour les enseignants, quelle que soit la maladie, et il continuera à le faire.
Personnels vulnérables en ASA
Les personnels vulnérables en ASA étaient censés reprendre du service dès le 1er février 2023. Devant leur inquiétude légitime et en l’absence d’avis scientifique indiquant un risque acceptable pour un retour au travail, le SNE avait alerté le ministère à plusieurs reprises, sur leur situation.
Aucun décret n’est paru à ce jour, mais le ministère nous a répondu. Il indique que la disposition des ASA «personnels vulnérables» est prolongée jusqu’au 28 février. Il ajoute que la DGRH transposera ces instructions «dans une note de service qui sera très prochainement diffusée.»
La première information officielle n’a été diffusée que le 31 janvier (veille de leur retour en classe) dans la faq du site de la fonction publique, malheureusement inaccessible dès le lendemain.
Le SNE déplore là un manque d’anticipation irrespectueux. En effet, de nombreux collègues avaient déjà été contactés par leur IEN pour qu’ils reprennent le travail au 1er février.
De deux choses l’une :
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Soit le Covid ne constitue plus un risque vital pour les personnels vulnérables ; il est alors normal que ces derniers reprennent le travail.
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Soit le Covid présente toujours un risque vital pour eux, ce qui semble être le cas puisque le HCSP n’a pas modifié son avis à leur sujet ; il est alors nécessaire de les accompagner dans une démarche d’aménagement de leur poste, voire de réorientation professionnelle au sein de notre ministère ou d’une autre administration. Pour cela, il aurait fallu construire ce projet en amont. Un mois ne suffira malheureusement pas pour les aider à envisager sereinement l’avenir.
Vous pouvez compter sur le SNE pour faire rapidement remonter ce triste état de fait au plus haut niveau de l’administration.