Être détaché dans le second degré : une opportunité et une reconnaissance

 

Exercer dans le second degré sera donc facilité pour les professeurs des écoles. La voie du détachement sera plus largement ouverte pour faire face aux besoins générés par la mise en place des groupes de niveaux. Il s’agit là d’une nouvelle doublement intéressante.

 

Tout  d’abord pour des collègues en quête de nouveaux horizons professionnels. Cette possibilité de mobilité représente une réelle opportunité. Tous les enseignants du premier degré qui le souhaitent n’obtiendront pas satisfaction.. En effet, une sélection sera opérée par les services locaux puis validée ou pas par le ministère.

 

Le SNE considère néanmoins que l’occasion qui se présente là demeure à considérer, d’autant plus dans le contexte de blocage actuel des perspectives d’évolution de carrière.

 

Ensuite, il s’agit d’une reconnaissance plus globale des compétences des enseignants du premier degré. C’est parce qu’ils les possèdent qu’ils sont sollicités. PE et certifiés sont ainsi placés sur un pied d’égalité par le ministère.

 

Pour notre syndicat, il s’agit d’un élément de plus qui étaye  notre revendication d’un niveau de rémunération équivalent entre PE et professeurs certifiés.

 

Le SNE attire l’attention sur deux points pratiques essentiels :

• Un détachement est synonyme de perte de poste. En cas de retour dans le premier degré, retour qui peut être du fait de l’administration, il faudra donc participer au mouvement.

• Une fois le détachement acté, l’affectation a lieu à l’échelle de l’académie : il n’est donc pas exclu que l’on vous propose un poste assez éloigné de votre lieu de travail actuel, d’autant que ces postes auront aussi été proposés au mouvement des certifiés. Les services annoncent néanmoins une prise en considération du lieu d’habitation, dans la mesure possible. Vous aurez cependant la possibilité de vous rétracter avant le 1er septembre.

 

 

Une alerte pour le premier degré

 

La migration de PE vers le second degré va inévitablement priver le premier degré d’enseignants titulaires. Le principe qui consiste à déshabiller Paul pour habiller Jacques aboutit à ce que les deux aient froid. C’est bien ce qui risque de se passer ici.

 

La profession de PE n’attire plus. C’est un fait. A l’heure où les listes complémentaires ne suffisent plus à couvrir les besoins existants, comment le ministère va-t-il s’y prendre pour remplacer les collègues du premier degré qui s’en iront exercer dans le second ? Une solution économique et flexible est déjà trouvée : les contractuels.

 

Pour le SNE, il n’est pas entendable de ponctionner des moyens dans le premier degré pour répondre aux besoins du second lorsque le nombre d’enseignants titulaires est insuffisant. C’est bien d’eux dont les élèves ont besoin : des enseignants formés, pouvant exercer sereinement dans un cadre professionnel sécurisant et pérenne. Choisir de retirer des enseignants chevronnés dans le premier degré pour les remplacer par des collègues formés à la va-vite revient, malgré tout le respect que notre syndicat porte aux collègues contractuels, à diminuer les chances de réussite des élèves dans les écoles. Un choix que le SNE condamne.