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ACTUALITÉS NATIONALES

2 septembre 2024

La rentrée ? C’est par là...

«Mesdames et messieurs, enseignants, élèves, parents, bienvenue dans le vol EN 2024/2025. En l’absence d’un commandant de bord pérenne, notre compagnie vous prie de bien vouloir lui accorder toute votre confiance et de prendre place. Nous manquons aussi un peu de personnel opérationnel, mais tout devrait bien se passer…»

C’est ainsi qu’aurait pu être lancée cette nouvelle année scolaire.

En ce début de mois de septembre, l’Éducation nationale est plus ou moins livrée à elle-même avec à sa tête une ministre démissionnaire présente uniquement pour gérer les affaires courantes. 

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Dans ces conditions, comment se sentir serein ? Comment s’impliquer dans de nouveaux dispositifs ? Comment espérer des évolutions positives en matière de carrière, de rémunération, de conditions de travail ? C’est un exercice particulièrement difficile que notre institution impose aux professionnels qu’elle emploie, aux élèves dont elle a la charge et aux parents qui les lui confient.

 

Que les grands changements soient relégués à demain, nous en avons la triste habitude. Que les réformes annoncées ne prennent que timidement place avant d’être retoquées, cela accompagne la valse des ministres. D’ailleurs, sans personne pour les soutenir, peut-on prédire lesquelles feront long feu cette année ?

La généralisation des évaluations en primaire est l’exemple d’un point qui peut devenir un centre de crispation. Il aurait fallu proposer des évaluations accompagnées de pistes concrètes de remédiations ciblées pour que le dispositif puisse devenir désirable. Les uns s’en seraient emparés immédiatement. Les autres auraient attendu pour voir ou décliné. Notre syndicat milite pour que les enseignants puissent effectuer des choix responsables concernant leurs pratiques, soit une approche pragmatique destinée à des cadres.

Notre époque étant de suspicion, la généralisation des évaluations est perçue comme une volonté dirigiste avec un agenda secret. Serait-ce la porte ouverte à une comparaison des écoles ? A une évaluation des enseignants ? A une orientation vers une pédagogie normée ? La crise de confiance envers les institutions est toujours plus patente. L’infantilisation des enseignants du premier degré contre laquelle le SNE se bat n’a pas fini de faire des ravages.

 

Quid du quotidien dans les écoles en cette rentrée ? En fait, ministre démissionnaire ou pas, les élèves sont accueillis. Les enseignants remplissent leurs missions avec un courage et un sens des responsabilités qui les honorent. Les AESH se démultiplient, les directeurs d’école aussi. Grâce à toute cette énergie et à cette abnégation, les élèves sont accueillis, encadrés et travaillent. Tout n’est pas idéal, certes, mais l’Éducation nationale continue à fonctionner. Pour cela, elle se repose sur ses fondations : ses personnels.

C’est à ceux qui œuvrent dans le premier degré que le SNE pense en cette rentrée scolaire. C’est eux que notre syndicat défend. Lorsque le prochain locataire de la rue de Grenelle aura été nommé, nous prendrons immédiatement contact avec lui. Nous continuerons alors à œuvrer pour la reconnaissance pleine et entière des professionnels du premier degré, pour l’amélioration de leur rémunération, de leur développement de carrière et de leurs conditions de travail. Ils les méritent amplement.

Philippe Ratinet

Président du SNE

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