top of page

ACTUALITÉS NATIONALES

12 septembre 2024

Devoirs à la maison : interdits ou autorisés ?

Rappels historiques

 

Il est courant que l’on fasse appel à une circulaire très ancienne, datant du 29 décembre 1956, pour justifier l’interdiction des devoirs écrits à l’école primaire. Ce texte précisait alors qu’«aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe».

 

Ce texte a été conforté à maintes reprises mais finalement abrogé par la circulaire n°94-226 du 6 septembre 1994 qui précisait «Les élèves n’ont pas de devoirs écrits en dehors du temps scolaire. A la sortie de l’école, le travail donné par les maîtres se limite à un travail oral ou à des leçons à apprendre».

DEVOIRS OBLIGATOIRES OU NON _.001.png

 

Cette circulaire mettait également en place le principe des études dirigées, raison probable à la poursuite de cette interdiction faite aux enseignants, de donner des devoirs écrits.

Cette circulaire de 1994 a elle-même été abrogée par la circulaire n° 2009-185 du 7 décembre 2009, c’était la fin des études dirigées à l’école dont on ne parlait déjà plus guère dans les programmes de 2002.

Un rapport de l’inspection générale de l’Education nationale d’octobre 2008 concluait de la manière suivante :

«On note une convergence des attentes entre les enseignants et les familles. Pour les enseignants, le travail écrit, donné dans des proportions raisonnables, est indispensable à la réussite scolaire des élèves et contribue au suivi par les parents, de la scolarité de leur enfant. Les enseignants souhaiteraient des clarifications, de même que les IEN qui, faute de points d’appui solides, n’interviennent guère pour réguler les pratiques dans les classes. L’inspection générale fait sienne cette conviction qu’une certaine forme de travail en dehors de l’école est utile ; à l’observation du travail et des résultats des élèves, il apparaît en effet que les apprentissages réalisés restent souvent précaires et s’effacent à terme, faute d’une mémorisation, voire d’une automatisation, suffisante. Il est vraisemblable que des activités, courtes mais régulières, visant à entretenir l’une et l’autre, sont indispensables en complément de ce qui doit être réalisé dans le temps scolaire».

 

La situation actuelle

 

Actuellement, l’interdiction des devoirs écrits repose sur la loi d’orientation n°2013-595 du 8 juillet 2013 qui précise «cette réforme des rythmes va permettre de rendre effective l’interdiction formelle des devoirs écrits à la maison pour les élèves du premier degré».

On remarque donc, depuis les années 50, un amalgame entre les notions de «devoirs» et «travail écrit». Ces termes mériteraient enfin d’être clarifiés afin que chaque enseignant sache ce qui est permis et ce qui ne l’est pas.

Au SNE, nous pensons que, s’il convient de ne pas se reposer exclusivement sur les familles dans les apprentissages, il est important, surtout en fin d’école primaire, que les enfants prennent des habitudes de travail régulières. En cela, il est souvent toléré que l’écrit soit utilisé par les enseignants (compléter un schéma pour vérifier qu’une leçon a été comprise, résumer une lecture, donner son avis, …)

L’avis et les conseils du SNE

 

Tout enseignant sait que le travail en classe peut ne pas suffire à la réussite scolaire. L’entraînement et la mémorisation sont deux choses capitales dans le processus d’apprentissage. Aussi, nous vous conseillons d’être mesuré dans vos pratiques et notamment d’expliquer ces dernières aux familles lors des réunions de rentrée. Très souvent, une manière de faire qui a été expliquée et comprise est mieux acceptée par les familles.

En cas de difficultés avec certains parents, nous vous recommandons de ne pas insister et de vous conformer à la loi du 8 juillet 2013. Vous proposerez du travail écrit à faire à vos élèves. Ces derniers s’en empareront ou non mais vous n’aurez rien imposé et ne serez donc pas hors la loi.

 

Pour le SNE, il est plus que temps d’en finir avec cette hypocrisie de plus de 60 ans et de dire clairement les choses : le travail à la maison, modéré et réfléchi, est bénéfique aux apprentissages.

POUR ALLER PLUS LOIN

bottom of page