ACTUALITÉS NATIONALES
12 décembre 2024
La coupe est pleine
Jeudi 5 décembre, les professeurs des écoles ont adressé un message particulièrement clair à leur employeur : «ÇA SUFFIT !»
Les PE ont été plus de 40% à participer au mouvement de grève, plus de 80% en Seine saint Denis, un des départements de métropole où l’institution est la plus mal en point. Comment expliquer une telle mobilisation alors que le gouvernement tombait au même moment, en même temps que les principales raisons de la grève, à savoir le refus de l’augmentation du nombre de jours de carence et la diminution de l’indemnisation des jours de maladie ?
Le SNE voit ici clairement l’expression du mal-être épidermique des personnels du premier degré. Ces derniers le clament, le SNE le relaie à tous les niveaux de l’administration. Pourtant, cette dernière fait jusqu’ici la sourde oreille et broie ainsi le personnel et les élèves.
Les professeurs des écoles en ont assez
Assez d’être déconsidérés, dévalorisés, vilipendés et pointés du doigt comme étant des profiteurs sans vergogne qui travaillent peu et profitent d’avantages indus, y compris par un ancien chef de l’État qui se moque et déforme des mesures qu’il a lui-même décidées.
Assez d’être les enseignants les moins bien rémunérés de France alors qu’ils sont recrutés au même niveau universitaire que leurs collègues certifiés, qu’ils assurent plus d’heures face élèves que n’importe quelle autre catégorie d’enseignant et qu’ils remplissent certaines missions pour lesquelles ils ne sont même pas rémunérés.
Assez de devoir pallier le manque de moyens mis en place pour l’inclusion des élèves porteurs de handicap, assez de supporter les cris, les violences physiques et verbales d’enfants qui ne peuvent être élèves et qui leur sont confiés par manque de places dans les établissements spécialisés.
Assez de ne plus avoir le temps d’exercer leur métier en classe, assez d’être pris pour des précepteurs divisibles en 24 parts égales - illusoire moyenne - parce que supposés capables d’individualiser leur enseignement pour chaque élève.
Assez d’être exposés aux maladies professionnelles et aux risques psychosociaux sans bénéficier d’une médecine du travail.
Assez de ne pas pouvoir choisir leur formation, de ne pas pouvoir changer de poste quand ils le souhaitent ou quand leur situation personnelle l’exige.
Assez de devoir réparer tous les maux d’une société civile qui préfère s’en décharger sur l’école pour mieux lui reprocher ses résultats aux évaluations internationales et nationales .
Assez de devoir remplir les missions de la direction d’école sans le temps nécessaire, en étant même parfois contraints et forcés tant cette fonction rebute.
A lire ces lignes, vous pourriez croire que le premier degré marche sur la tête. Ce sont surtout celles des élèves et des personnels, enseignants et AESH, que nos gouvernants piétinent. Ce n’est pas pour autant qu’il faut baisser les bras. Les PE ont rejeté le défaitisme le 5 décembre. Le SNE partage leur détermination.
Vous pouvez compter sur notre syndicat pour persévérer à porter la lumière sur la situation du premier degré partout où il le peut et pour présenter des pistes concrètes d’amélioration des conditions de travail et de rémunération. Il est temps que notre employeur réalise qu’il a en face de lui des êtres humains qui méritent sa considération et une juste reconnaissance.