• secundo, non Mme la ministre, les petits français n’ont pas les plus longues vacances d’été : L’Espagne, l’Italie, la Finlande, les pays baltes, le Portugal ou la Grèce ont des vacances d’été supérieures à 10 semaines ! (NDLR : l’Estonie et la Finlande ont d’excellents résultats au classement PISA). Seuls les élèves d’une poignée de pays européens ont des vacances plus courtes.

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Autre souci : à moins que notre ministre ne demande aux enseignants de travailler «gratuitement» pendant ces deux semaines (ce qui constituerait une mesure d’exploitation pure et simple des personnels pour ne pas dire plus), il faudra bien reporter ces deux semaines de congés à un autre moment de l’année… Mais quand ? Quid dans ce cas de l’alternance 7 semaines de travail et 2 semaines de congés, tant vantée par les chrono-biologistes que le calendrier scolaire peine tant à respecter ? Des vacances de Noël avancées en novembre peut-être ?

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Un autre écueil, particulièrement problématique découle du réchauffement climatique : faire travailler des élèves au plein cœur de l’été dans des locaux pour la plupart mal isolés et pas prévus pour affronter la chaleur estivale, est déraisonnable. Est-ce en faisant classe sous la canicule que les difficultés scolaires vont se réduire ?

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Notre ministre a-t-elle également pensé aux enfants dont les parents sont en garde alternée ? Plus difficile par exemple d’alterner tous les 15 jours comme c’est souvent le cas actuellement, et plus difficile aussi de trouver une location ou une place de camping en concentrant les congés sur 6 semaines au lieu de 8…

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Quant au lobby touristique, il y a fort à parier que celui-ci verrait cette modification d’un très mauvais œil.

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Pour toutes ces raisons, c’est non ! Ce n’est pas une bonne idée Mme Borne. La réduction des vacances d’été n’est pas une priorité. En jetant un pavé dans la mare de la sorte, vous créez un problème là où il n’y en avait pas, mais surtout vous ne traitez pas les problématiques majeures de l’Education nationale, celles pour lesquelles on vous attend :

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• la crise d’attractivité et son corollaire le problème du remplacement

• la perte de sens du métier et la perte d’autorité de l’enseignant

• l’individualisation et l’inclusion à tout prix

• l’absence de la reconnaissance des spécificités du travail dans le 1er degré

• la bureaucratisation du système

• l’infantilisation des personnels

• les mutations géographiques bloquées et l’absence de ponts vers d’autres carrières

• …

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 Excusez du peu.

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Alors, avant de changer la décoration des pièces de votre appartement, vous devriez d’abord reboucher les murs, soutenir le plafond et réparer les fissures du plancher, vous ne croyez pas ?

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​Laurent Hoefman

vice-président du SNE

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Le SNE a interpellé Madame Borne sur ce sujet.

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