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ACTUALITÉS NATIONALES

30 janvier 2025

Inclusion … 20 ans déjà et le compte n’y est pas

Alors que l’on approche de l’anniversaire des 20 ans de la loi du 11 février 2005 sur l’égalité des droits et des chances, on s’aperçoit​ qu’on est loin du compte.

 

A la rentrée 2024, on nous annonçait 4 000 élèves en situation de handicap scolarisés, se trouvant sans solution satisfaisante. Mme Caroline Pascal (directrice de la DGESCO), annonce en fait plus de 20 000 élèves en attente de place dans un institut médico-social et 11 000 élèves en attente d’une place en ULIS, lors d’une table ronde de la commission éducation du Sénat.

Cela représente plus de 30 000 élèves sans solution satisfaisante, actuellement scolarisés dans des classes “ordinaires” .

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Les moyens mis en œuvre

 

Pour Caroline Pascal, les moyens sont conséquents (en 2022, plus de 3,7 milliards d’euros ont été dépensés pour l'école inclusive), sans compter les fonds utilisés pour rendre accessible le bâti scolaire. Malgré ces moyens importants, des difficultés sont reconnues. « La politique d’inclusion scolaire atteint une masse critique ».

 

Quelles améliorations propose la DGESCO ?

Depuis 2006, il y a eu une augmentation de 180 % des élèves porteurs de handicap accueillis en milieu ordinaire. Pour autant, ce saut quantitatif est insatisfaisant et source de beaucoup de souffrances.

Il émerge enfin une volonté de répondre de manière plus qualitative aux défis soulevés par l’école inclusive. Pour y parvenir, trois axes de progrès sont envisagés par Mme Pascal :

  • Faciliter les parcours des familles et des élèves en supprimant les obstacles administratifs et logistiques

  • Continuer de former et d'accompagner les équipes pédagogiques pour faire face à la diversité des profils scolaires et ne pas les laisser démunis face à des situations qui ne relèvent plus de l'école

  • Travailler avec les acteurs du secteur médico-social pour proposer des parcours cohérents, fluides, qui ne relèvent pas que de l'école
     

Pour notre syndicat, ces déclarations sont à l’opposé de ce dont l’école a besoin et manquent cruellement de cohérence. Si des enfants sont dans une situation qui ne relève plus de l’école, qu’y font-ils et en quoi le médico-social doit-il être pensé dans l’école ? Nous adhérons pleinement au partenariat avec les acteurs du domaine médico-social mais n’avons pas vocation à nous substituer à eux.

 

Trop souvent, les enseignants doivent se débrouiller avec des solutions imparfaites qui leur sont parfois proposées voire imposées. La triste réalité est que le législateur a voté un texte humaniste sans donner à l’administration les moyens de ses ambitions. Les IEN le savent. Ils acceptent parfois des entorses à la scolarisation à temps plein, mais ils n’ont pas de réelles solutions à apporter aux enseignants ou aux élèves. Dans le domaine de l’inclusion, ce n’est plus possible.

Le SNE est fermement opposé à ce que les écoles deviennent des lieux de soin. Elles sont et doivent rester des lieux d’instruction. Notre syndicat l’a fait savoir à la directrice de la DGESCO.

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Pour cela, le SNE revendique :
 
  • La réécriture de la loi de 2005 en admettant que certains enfants n’ont pas leur place à l’école de façon temporaire, continue voire définitive.​
     

  • Le maintien et la construction de nouveaux établissements spécialisés (IME, ITEP, IEM, …) afin d’accompagner au mieux certains enfants lourdement handicapés.​
     

  • L’augmentation des places en hôpital de jour.​
     

  • La modification de l’acte 2 de l’école inclusive. Tous les enfants ont la capacité d’apprendre et de progresser, mais tous n’ont pas celle de devenir élève. De plus, l’école ne doit devenir ni un centre médico-social ni un centre médico-éducatif.​
     

  • Une formation et un salaire dignes de ce nom pour les AESH.​
     

  • Un système de remplacement pour les AESH.
     

  • Des modules de formation continue pour les enseignants afin qu’ils puissent déceler, comprendre et appréhender différents troubles de l’apprentissage qui ne relèvent pas du domaine du soin médical.​
     

  • La possibilité pour l’école de ne pas accueillir un élève sans l’ensemble des moyens reconnus nécessaires à la gestion de son handicap.
     

  • Le retour au fonctionnement qu’avaient les CLIS (avec un enseignant responsable des élèves inclus) à la place des ULIS (où les enfants sont inclus dans une classe de référence, avec un enseignant référent et où l’enseignant d’ULIS n’est que coordonnateur).


Pour arriver à une inclusion réussie il faut se donner les moyens budgétaires mais également changer de paradigme.

POUR ALLER PLUS LOIN

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