ACTUALITÉS NATIONALES
18 mars 2025
Le SNE en audience rue de Grenelle
Mardi 14 mars, le SNE a été entendu en audience au ministère de l’Education nationale par M. Vitel, directeur de cabinet adjoint. Cet entretien a été l’occasion d’échanges francs et directs.
Nous avons abordé quatre points particulièrement sensibles de la vie dans le 1er degré et proposé des pistes d’amélioration.
L’inclusion

Le SNE a rappelé que les difficultés qui découlent de la philosophie actuelle de l’inclusion du plus grand nombre sans mettre en place les moyens des ambitions affichées par la loi de 2005 constitue une cause majeure de souffrance des élèves et des adultes dans les écoles. Nous avons insisté sur la nécessité de passer à une culture de l’inclusion qualitative plutôt que quantitative.
Le SNE a aussi expliqué la nécessité de protéger les enseignants et les AESH des débordements des enfants qui ne peuvent pas ou qui ne parviennent pas à être élèves.
Pour notre syndicat, une mesure d’éviction pourrait être instaurée dans ces cas-là, comme elle l’est dans le cadre du harcèlement.
M. Vitel nous a assuré de la volonté ministérielle de procurer un cadre rassurant et sécurisant tant pour les personnels que pour les élèves. La volonté d’assurer la sécurité de tous à l’école est présente. Il nous a expliqué ensuite que les PAS ont pour vocation de mieux répondre aux difficultés posées par l’inclusion et que l’appui de professionnels du médico-social doit permettre une meilleure prise en charge de ces enfants.
Pour ce qui est de la protection des personnels, M. Vitel nous a affirmé que la nécessité d’apporter de la sécurité aux enseignants est bien perçue et que notre proposition sera examinée. La ministre ne s’interdit rien, a-t-il ajouté.
La compréhension et la volonté semblent là. Il reste maintenant à savoir quelles décisions seront arrêtées et mises en œuvre. Le SNE et la profession jugeront sur pièces.
La reconnaissance du 1er degré
Le SNE a martelé que le 1er degré a toujours le sentiment, légitime, de ne pas être connu, reconnu et considéré. L’écart de rémunération qui existe entre certifiés et professeurs des écoles persiste. Notre syndicat a, une nouvelle fois, milité pour la création d’une indemnité de vie scolaire destinée à rétribuer les engagements réels et spécifiques des professeurs des écoles qui vont bien au-delà du simple enseignement et de la préparation des cours (rôle de vie scolaire, surveillance et suivi des élèves avant la classe et à la sortie…).
Nous sommes aussi revenus sur le pacte, un dispositif clairement destiné au 2nd degré, dans lequel les professeurs des écoles n’ont presque plus de place aujourd’hui. Une situation que nous avons déplorée.
M. Vitel a rappelé que le montant de l’ISAE a été aligné sur celui de l’ISOE. Il a aussi reconnu l'ampleur du travail accompli dans le 1er degré.
Il a indiqué qu’un travail de revalorisation sur le milieu de carrière doit compléter ce qui a été fait pour le début et la fin de carrière.
Enfin, il a affirmé que le pacte est un point sensible pour le ministère qui entend offrir aux professeurs des deux degrés les mêmes possibilités d’y prétendre.
Sur ce dernier point, notre syndicat demeure dubitatif tant les missions visées aujourd’hui concernent plus le second degré.
L’amélioration du quotidien des PE
Le SNE a affirmé la nécessité de permettre des aménagements de fin de carrière et notamment la création d’un temps partiel de droit passé un certain âge afin de permettre aux collègues qui se sentent fatigués de pouvoir poursuivre leur carrière dans de meilleures conditions mais aussi d’ouvrir à tous la possibilité d’accéder à la retraite progressive.
M. Vitel a reconnu que l’accès à la retraite progressive est une difficulté RH et que la question des temps partiels est sur la table mais que des arbitrages sont à réaliser sur la nature des causes de temps partiel à privilégier (une situation de parent isolé, un collègue qui est en fin de carrière…).
Le SNE a souligné l’importance prise par le dispositif des ruptures conventionnelles. Nous avons demandé si la possibilité de rupture conventionnelle sera pérennisée au-delà de décembre 2025.
M. Vitel a pris bonne note de cette demande et reviendra vers nous après avoir pris attache auprès du DRH.
La direction d’école
Le SNE a souligné les manques et les attentes liés à l’application de la loi Rilhac. Notre syndicat a reconnu quelques avancées ponctuelles, même si certains DASEN effectuent des aménagements de dispositifs (la réécriture des PPMS unifiés confiée aux directeurs sous prétexte de délégation de pouvoir en est un exemple frappant).
Notre syndicat a indiqué à M. Vitel que nous effectuons actuellement un gros travail d’analyse de ce que pourrait être une réelle autorité fonctionnelle des directeurs. Nous lui avons présenté quelques pistes concrètes et nous lui avons proposé de partager avec lui notre projet une fois celui-ci complet.
M. Vitel a accepté la proposition et nous a indiqué quelques axes de réflexion supplémentaires tant du point de vue légal que de celui de l’articulation avec les missions des IEN. Il nous a aussi affirmé la volonté ministérielle d’utiliser les outils numériques pour faciliter et alléger le travail administratif des directeurs.
Rendez-vous fut pris pour de prochains échanges. Nous espérons contribuer par ce biais aussi à faire bouger les lignes pour obtenir les avancées dont les professionnels du 1er degré ont besoin. Vous pouvez compter sur nous pour continuer à vous défendre et vous soutenir.
