ACTUALITÉS NATIONALES
8 avril 2025
Réforme de la formation initiale des PE
Une licence spécifique appelée LPE
La licence LPE a vocation à préparer les élèves, dès la sortie du BAC, au métier de professeur des écoles. Cette licence ne sera toutefois pas obligatoire pour passer le concours. Des modules de préparation au CRPE seront proposés dès la rentrée de septembre 2025, aux étudiants des filières disciplinaires souhaitant devenir PE.
Quatre objectifs sont annoncés pour cette licence :

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la consolidation des connaissances fondamentales pour enseigner les mathématiques, le français et l’ensemble des champs disciplinaires de l’école (EPS, sciences, histoire-géographie, langues vivantes, etc.)
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une première acquisition des connaissances pédagogiques spécifiques aux différents cycles d’enseignement de l’école primaire, depuis la maternelle jusqu’au CM2
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la connaissance, la compréhension et la mise en pratique des principes et des valeurs de la République, ainsi que du fonctionnement du système éducatif, afin d’agir de manière responsable dans le cadre d’une mission d’enseignement
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la découverte progressive du métier de professeur des écoles, grâce à 10 semaines minimum de stages d’observation et de pratiques accompagnées dans les écoles.
Les enseignants qui assureront la formation des étudiants seront des universitaires et des professeurs issus de l'Education nationale.
Un nouveau concours placé à BAC + 3
Dès 2026, le CRPE aurait vocation à être passé à la fin de la dernière année de licence. Il sera composé :
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De deux épreuves d’admissibilité en français et en mathématiques , ainsi qu’une épreuve évaluant les candidats sur les autres domaines d’apprentissage de l’école primaire (sauf l’EPS).
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De deux épreuves d’admission à l’oral, qui visent à apprécier les capacités de réflexion et d’expression des candidats. La première épreuve portera sur les mathématiques ou le français, la seconde permettra d’apprécier la motivation, le sens du service public ainsi que les connaissances en EPS des candidats.
Dès 2028, les candidats titulaires de la LPE seront dispensés d’épreuves d’admissibilité et pourront se présenter directement aux épreuves d’admission. Il n’y aura donc plus d’épreuve écrite pour ces derniers.
Que se passera-t-il après le concours ?
Une fois le concours obtenu, les lauréats se verront dispenser une formation de deux ans en INSPE (formation master).
Durant la première année, les lauréats du concours auront le statut d’élèves fonctionnaires et seront rémunérés à hauteur de 1 400 € nets mensuels. Cette première année comportera des périodes de stages d’observation et de pratique accompagnée (12 semaines).
Durant la deuxième année les lauréats du concours seront fonctionnaires stagiaires, avec une rémunération d’environ 1 800 € nets mensuels. Ils seront en stage à responsabilité à mi-temps.
Une fois le master obtenu, une titularisation dans le corps de recrutement sera prononcée, avec obligation de servir pendant 4 ans dans la fonction publique.
Pour les étudiants non titulaires de la licence LPE, un parcours spécifique sera mis en place en année de M1 (50 h de cours environ), afin de leur permettre de tirer pleinement profit des enseignements proposés au sein du master professorat des écoles.
Le SNE accueille cette nouvelle avec intérêt. En effet, nous y voyons plusieurs points positifs :
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L’entrée progressive dans le métier nous semble être une mesure positive. Elle permettra d’une part aux candidats de prendre conscience des réalités du métier et d’acquérir de meilleures compétences professionnelles. D’autre part, des collègues expérimentés volontaires pourront assurer une mission d’encadrement de ces jeunes collègues.
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La place du concours et le fait de percevoir une rémunération en M1 et M2 offrira des conditions d’études plus confortables aux jeunes collègues qui commenceront ainsi à cotiser pour leur future retraite. Avec l’allongement des carrières, cela n’est pas à négliger.
Le SNE est cependant très inquiet sur les conséquences de cette mesure :
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Nous voyons un risque de déclassement des PE : en recrutant à Bac+3, comment ne pas redouter un retour en arrière préjudiciable dans les comparaisons avec les autres professions ? En effet, il peut paraître normal qu’un personnel recruté à Bac+3 soit moins rémunéré qu’un personnel à Bac+5. Ce déclassement ferait-il que les enseignants seraient de facto considérés comme rémunérés à une juste hauteur ?
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Ne serait-ce pas aussi une façon d’enterrer une fois pour toutes la revalorisation demandée depuis plusieurs années ?
Même si ce déclassement concernerait aussi nos collègues certifiés du second degré, ce triste constat d’atteinte généralisée à la profession d’enseignant ternira probablement grandement ce que cette réforme a de positif.
N’oublions pas que cette crise du recrutement trouve d’abord son origine dans la dégradation des conditions de travail et du pouvoir d’achat.
