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ACTUALITÉS NATIONALES
14 avril 2025
«Revalorisation» des milieux de carrière
Le ministère remet enfin la question de la revalorisation des carrières des enseignants sur la table. Cette fois, c’est sur le milieu de la classe normale que se portent les réflexions. Une première série de propositions a été avancée. Le SNE avait alerté le ministère sur le souci que représente le plateau de rémunération du milieu de carrière dès les négociations sur la revalorisation du début de carrière. Le ministère agit enfin, mieux vaut tard que jamais, mais, les mesures proposées sont-elles à la hauteur des enjeux ?
Un nouveau rythme de progression dans la classe normale
Le ministère envisage d’accélérer l’avancement pour tous les professeurs aux échelons 5, 6, 7 et 8. Cela représente un gain de deux ans et demi pour atteindre le 9ème échelon, soit la durée d’un échelon par rapport à la progression actuelle.
Il est facile de louer cette modification tant elle est rassurante et semble bienveillante. Mais elle a une conséquence insidieuse. Tous les professeurs avanceraient de la même manière dans la classe normale, qu’ils soient impliqués ou non dans leur travail. En adoptant une telle mesure, le ministère acterait la disparition de la reconnaissance de l’engagement des professeurs sur plus que les seize premières années d’exercice de leur profession.
Le SNE est beaucoup plus favorable à une augmentation du taux d’avancement accéléré à l’échelon suivant lors des rendez-vous de carrière du 6ème et du 8ème échelon d’aujourd’hui. Notre syndicat a mis en garde le ministère sur la dérive que représente ce changement, dérive soulignée par le déplacement envisagé pour les rendez-vous de carrière.
Une augmentation du taux de passage à la hors classe de 2 % par an est aussi envisagée en 2026, 2027 et 2028. Cela permettrait de passer de 23 % pour cette année scolaire à 29 % en 2028.
Cette mesure a du sens puisque cet avancement est corrélé à l’avis du rendez-vous de carrière du 9ème échelon. Elle pourra permettre une plus large reconnaissance des mérites des collègues et donc ouvrir des perspectives, leur donner envie de s’engager.
Des rendez-vous de carrière déplacés
Le changement annoncé est prévu pour une application dès la rentrée de septembre 2026.
Le premier rendez-vous de carrière se tiendrait après quatre ans dans le métier. Il n’aurait aucun effet sur l’avancement.
Quel est l’intérêt d’un tel rendez-vous ? S’agirait-il d’une simple vérification du travail effectué par le collègue ? En quoi la dimension «carrière» persisterait-elle ? Le SNE est sceptique sur ce repositionnement du 1er rendez-vous de carrière.
Le second rendez-vous de carrière serait fixé au 9ème échelon. Fidèle à celui qui existe aujourd’hui, il déterminerait, entre autres, la rapidité de l’avancement à la hors classe.
Le SNE est d’accord avec ce maintien. Notre syndicat demeure favorable à ce que l’avis rendu à cette occasion puisse être révisé lors d’un rendez-vous optionnel à la demande des professeurs concernés.
Le troisième rendez-vous de carrière serait lié au passage à la classe exceptionnelle.
Le ministère n’a pas livré beaucoup de détails le concernant. Le SNE valide un principe similaire à ce qui existe pour le passage à la hors classe, mais notre syndicat ne s’aventure pas plus tant que le ministère n’aura pas livré les détails de ce qu’il entend instaurer.
Le SNE constate que la revalorisation consiste surtout en une accélération de l’avancement, une évolution moins perceptible immédiatement. De plus, le palier de rémunération du milieu de la classe normale demeurerait. Certaines mesures vont toutefois dans le bon sens. Le SNE espère que les négociations actuelles permettront de nouvelles évolutions positives.
Par ailleurs, le SNE a, dès l’annonce de la reprise des négociations sur la revalorisation, interpellé à nouveau le ministère sur l’écart du niveau de rémunération entre professeurs des écoles et professeurs certifiés et réitéré sa demande de création d’une indemnité de vie scolaire.
