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ACTUALITÉS ACADÉMIE DE LYON

23 novembre 2017

La semaine de 4 jours et demi, écho du terrain

Le SNE est un fervent défenseur de la semaine de quatre jours. En ces périodes de possibilité de changement, les arguments des pros et des contre s'opposent. Cette semaine, j'ai le plaisir de vous faire partager un document de synthèse écrit dans une école de l'Ain à propos de la semaine de 4 jours et demi et de ses conséquences. 

 

Mieux apprendre et favoriser la réussite scolaire de tous

Le passage à la semaine de 4.5 jours avait pour objectif d'améliorer le niveau des élèves en leur faisant bénéficier de 5 matinées de classe consécutives, puisque le matin est un moment de la journée plus favorable aux apprentissages. En contre partie, la journée de nos élèves devait être allégée. Sur ce point, on peut parler d'échec. 

Beaucoup d'élèves mangent à la cantine. Pour certains, au temps scolaire s'ajoutent celui de la garderie, matin et/ou soir, celui des APC et celui des TAP. Pour nombre d'élèves, la journée est en réalité plus longue qu'à l'époque de la semaine de 4 jours.

Les progrès attendus sont difficilement mesurables. Le recul depuis la mise en place de la semaine de 4.5 jours est trop court. De plus, Le LSU et le cahier de réussite qui gomment les difficultés des élèves n'aident pas à faire une analyse précise. Ce qui est certain, c'est que le passage aux 4.5 jours n'a pas diminué le nombre d'élèves à signaler au RASED ou à inscrire en APC. 

Le temps de classe l'après-midi n'est pas simple à organiser. Il est trop court pour plusieurs séances avec une récréation ou trop long pour une séance sans récréation. Quant aux maternelles, le temps d'apprentissage l'après-midi est très souvent réduit à une peau de chagrin si l'on veut respecter le rythme biologique de l'enfant (sieste).

Pour bon nombre d'élèves, la semaine de 4.5 jours et ses corollaires, périscolaire et cantine, ont augmenté le temps de vie en collectivité. On peut parler de saturation, pour preuve : la fatigue des élèves observable dès le jeudi (manque d'écoute et de concentration en classe, difficulté à se supporter entre eux).

Concernant l'harmonisation des rythmes avec le collège au cycle III

Au collège, tous les élèves rentrent chez eux à 17h00 au plus tard. Il n'y a ni garderie, ni TAP, ni étude.

Au collège, certains élèves terminent leur année de classe passé le 15 juin. Harmonisons, harmonisons.

 

Concernant les enseignants

Les élèves qui arrivent à saturation de la vie en collectivité demandent aux enseignants plus d'énergie dans la gestion globale du temps scolaire.

Peut-on parler d'harmonisation avec le collège quand un enseignant de primaire doit gérer les temps d'accueil, la surveillance des récréations, les APC, la relation avec les parents (présents dans l'école), la gestion de la sortie des élèves (ateliers, transport scolaire, garderie, départ libre)?

Les élèves plus fatigués depuis la semaine de 4.5 jours se retrouvent donc avec des enseignants plus fatigués. Pour le bénéfice de qui ? Il en va de même pour les personnels qui encadrent le hors-temps scolaire.

La formation continue des enseignants a aussi perdu en efficacité. Souvent en soirée, les enseignants sont épuisés après leur journée de classe et d'autant moins réceptifs à ce qui leur est proposé. Ne va-t-il pas de l'intérêt des élèves que leurs enseignants bénéficient, eux aussi, d'un temps de formation dispensé lorsqu'ils sont le plus à même d'en tirer profit?

 

En résumé

La semaine de 4.5 jours a allongé la semaine des élèves, a augmenté leur temps passé en collectivité. Ils n'ont plus ni pause, ni répit, surtout s'ils participent à des activités extrascolaires. Nos élèves, sans cesse sollicités, n'ont plus de temps pour apprendre à s'occuper seul, pour développer leur imaginaire, pour créer. Ils ont besoin de souffler, de se poser, de partager un temps libre.

Le retour à 4 jours est donc une évidence qu'une Éducation Nationale devrait décider pour l'ensemble des communes de France.

 

Quand le terrain parle, il suffit de l'écouter pour comprendre et agir dans le bon sens...

Philippe Ratinet

Secrétaire Académique Lyon

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