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ACTUALITÉS NATIONALES

13 septembre 2018

Restaurer la confiance... des enseignants !

Rapports, annonces publiques, parutions au Journal Officiel puis au Bulletin Officiel se sont multipliés cet été : plan mercredi, rapport Métier d’enseignant, rentrée en musique bis, modifications des programmes (BO du 25 juillet 2018), évaluations de rentrée en CP et CE1 puis évaluation mi-CP, interdiction du téléphone portable à l’école, fusion d’académies en 2020 pour correspondre aux 13 régions, numérisation des fiches de paye, CAP 2022, prime de 1000 euros (et non 3000) à la rentrée en Rep+, etc...

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Trois rapports sortis cet été ont particulièrement retenu l’attention du SNE.

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« Métier d’enseignant : un cadre rénové pour renouer avec l’attractivité »

par Max Brisson et Françoise Laborde, présenté le 25 juillet 2018, au nom de la Commission de la Culture, de l’Education et de la Communication (à lire ici)

 

Ce rapport présente des pistes pour relancer l’attractivité de notre beau métier, parmi lesquelles avancer le concours de professeurs des écoles en licence afin de relancer des vocations, renforcer la formation continue hors temps d’enseignement et l’indemniser, faciliter la mobilité et l’évolution professionnelle en facilitant la mobilité externe, y compris définitive, et faire de l’amélioration de la condition enseignante une priorité, la faiblesse de la rémunération en début de carrière nuisant à l’attractivité.

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Les rapporteurs précisent que les professeurs ressentent que des évolutions sont nécessaires mais rémunérations, conditions de travail, gestion des carrières et formation sont pointées du doigt.

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Le décalage entre les aspirations des jeunes du XXIème siècle et un cadre d’exercice peu en phase avec leurs aspirations expliquerait en partie le manque d’attractivité actuel. « Restaurer la confiance du pays envers son école ne pourra se faire sans l’adhésion des professeurs » (M. Brisson et F. Laborde).

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Ce qu'en pense le SNE

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Cela fait des années que le SNE évoque les points énoncés comme nécessaires à l’attractivité du métier d’enseignant. Les choix gouvernementaux deviendront-ils enfin raisonnables ?

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Le rapport du Comité d’Action Publique 2022

avec ses 22 propositions pour changer de modèle concernant la fonction publique, non publié mais dont la « fuite » a eu lieu en juillet (à lire ici)

 

La huitième proposition nous concerne plus précisément : Réduire les inégalités et placer la France dans les dix meilleurs systèmes éducatifs mondiaux.

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Page 63 de ce rapport, nous pouvons lire : « Les résultats de la France aux grandes enquêtes internationales ne sont que dans la moyenne, alors que l’engagement et la mobilisation des enseignants n’ont pas faibli et que leurs efforts sont considérables. »

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Des propositions de ce rapport font écho avec celles du rapport Métier d’enseignant :

  • Concours juste après la licence, avec formation en alternance les 2 années du Master. Encore une fois, rappelons à quel point le concours à niveau Master avait hérissé le SNE.

  • Temps réservé à la formation continue : 3 à 5 jours, sur de nouvelles pratiques d’enseignement.

  • Le numérique pour l’individualisation indispensable avec en préalable « la formation des enseignants au numérique pour leur permettre d’en saisir les avantages et les limites ».

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Un dernier extrait de ce rapport : « Notre objectif (…) est de restaurer la confiance des parents dans le système éducatif français et de répondre de manière plus adaptée aux besoins des territoires. » 

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Ce qu'en pense le SNE

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Le SNE salue au passage la reconnaissance de l’engagement de tous les professeurs ! Nous souhaitons que le temps où l’on nous attribuait des pratiques passéistes et un manque d’implication soit à jamais révolu : nous avons assez pointé du doigt les erreurs des ministères successifs, cause du naufrage de l’Éducation Nationale.

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Le rapport de la mission « flash » sur les directeurs d’école

par les députées Cécile Rilhac et Valérie Bazin-Malgras (à lire ici)

 

Suite à de nombreux entretiens et auditions débutés fin mai, auxquels le SNE a participé, le malaise, l’insatisfaction et le manque de reconnaissance d’une fonction n’offrant aucun avantage sont bien évidemment ressortis.

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Les rapporteurs ont émis 3 propositions :

  • Soulager les directeurs de leurs tâches administratives et matérielles

  • Revaloriser la fonction de directeur à travers la création d’un corps à mi-chemin entre le directeur actuel et le chef d’établissement du 2nd degré.

  • Penser une organisation innovante pour les écoles

 

Cela nécessiterait d’après le rapport de repenser et recentrer les missions du directeur, une décharge conséquente (demi-décharge à partir de 5 classes et totale à partir de 10 classes), la fusion des écoles maternelles et élémentaires en écoles primaires ainsi que la comptabilisation des ULIS dans le nombre de classes pour la décharge.

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Ce qu'en pense le SNE

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Rappelons ici que l’augmentation du temps de décharge est une des premières revendications du SNE et que nous dénonçons chaque perte de décharge totale.

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Pour le SNE, la confiance accordée à l’Ecole passera aussi par une redéfinition du métier de directeur d’école. Nous attendons de voir ce que donneront les discussions sur le rôle et les conditions d’exercice des directeurs, inscrites à l’agenda social de 2019.

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Pour le SNE, la confiance suppose la dignité

 

Si restaurer la confiance des professeurs et restaurer la confiance des parents sont véritablement des préalables à l’amélioration de notre système éducatif comme l’énoncent les différents rapports, il faudrait peut-être enfin prioriser la DIGNITÉ : salaires dignes, taux d’encadrement dignes, formation digne.

 

La sérénade de l’Ecole de la Confiance finit par avoir un air de rengaine. Les professeurs sont las de l’entendre. La mobilisation et les efforts des professeurs ne suffisent plus. Nous avons atteint un point de non-retour. N’en déplaise à notre Premier ministre et à notre Ministre, la prime de REP+ et les heures supplémentaires dans un métier où la part de travail invisible est plus que conséquente ne changeront pas notre vie et ne suffiront pas à restaurer l’attractivité du métier et la confiance des professeurs (« Edouard Philippe veut changer la vie des enseignants » , à lire ici).

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Le SNE vous rappelle qu’il n’est ni dans l’opposition systématique stérile, ni dans la défense purement idéologique de ce qui ne marche pas.

 

Mais là pour défendre notre École, les intérêts des professeurs et faire entendre leur voix.

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