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ACTUALITÉS NATIONALES

3 septembre 2019

Une rentrée dans l'expectative

Une nouvelle année scolaire commence, et avec elle, son lot traditionnel de nouveautés. Cette année encore, un effort important est demandé à chaque professeur des écoles, à qui on demande sans cesse de remettre le couvert afin de s’adapter à des évolutions rapides et trop nombreuses.

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Le SNE n’est pas opposé aux évolutions de notre métier, à condition que celles-ci améliorent les conditions de travail des enseignants et qu’ils y soient associés.

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Une véritable revalorisation nécessaire

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Toute peine mérite salaire, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on est loin du compte. Les fameux 300 euros promis par le ministre sont à replacer dans leur contexte. Primo, il s’agit d’une augmentation moyenne annuelle brute, c’est- à dire à peine 20 euros net/ mois, pas de quoi changer notre vie. Secundo, cette augmentation était prévue depuis 2017 selon les accords du PPCR signés sous le gouvernement précédent et était gelée par l’actuel jusqu’ici…

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Cette annonce est donc juste un coup de com qui ne doit pas nous leurrer. Notre ministre a d’ailleurs admis ce lundi que : « les professeurs du premier degré sont sous-payés » et que « les 300 euros ne sont qu’un coup de pouce ». Le SNE est d’accord là-dessus, la véritable revalorisation reste à obtenir. Il est indispensable que nos salaires soient dignes de ceux des autres pays de l’OCDE, mais aussi conformes à notre statut de cadre A de la fonction publique. Rappelons au passage qu’un PE ayant 30 ans de carrière gagne environ 2200 euros net par mois (PE 10e échelon). Il y a de quoi s’inquiéter compte-tenu de la prochaine réforme des retraites à venir, mais cela explique aussi le manque d’attractivité du métier depuis plusieurs années…

 

Des négociations avec les organisations syndicales sont annoncées sur ces points pour les semaines et mois à venir. Le SNE sera présent à ces rendez-vous.

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​La direction d'école encore et toujours en chantier

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En cette rentrée, le SNE pense aussi aux « oubliés » que sont les directrices et les directeurs d’école, qui se retrouvent en ce début d’année à devoir appliquer de nouvelles directives (modalités de la scolarisation à 3 ans, composition de la structure pédagogique selon les préconisations ministérielles, gestion des emplois du temps des AESH…), sans aucun moyen, ni aucune prime supplémentaire d’ailleurs. Le projet des EPSF a certes été abandonné, mais aucune autre proposition d’ampleur n’a vu le jour en faveur de la direction d’école. La coupe est pourtant pleine.

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L'inclusion en manque de personnel spécialisé

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La généralisation de l’inclusion et la systématisation des PIAL sont également des motifs légitimes d’inquiétude : les bons sentiments ne suffisent pas à gommer les nombreuses difficultés rencontrées sur le terrain. Pour le SNE, l’inclusion sans discernement ne rend service à personne, elle ajoute de la difficulté à la difficulté et leurre souvent les familles. La formation sur ce sujet ne sera pas le remède miracle, il ne faut pas s’y tromper. Les besoins en personnel spécialisé d’accompagnement demeurent  criants.

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Les fins de carrière de plus en plus difficiles

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L’allongement des carrières engendre des pathologies toujours plus nombreuses chez les personnels, mais aussi un mal être général, face à un métier qui ressemble de moins en moins à la représentation que l’on s’en fait. Le cœur du métier, enseigner, n’est plus au centre des préoccupations de la hiérarchie, ni au centre de l’évaluation des enseignants d’ailleurs… Il est plus que temps de penser à l’aménagement des fins de carrière avant que la situation devienne intenable.

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La morosité ambiante, qui n’est pas prise au sérieux comme elle le devrait, engendre plus de découragement que de contestation. Les enseignants sont las de voir que rien n’est fait dans leur direction. Ce sentiment d’abandon entraîne du mal être, de l’écœurement, mais aussi, et c’est plus grave, du désengagement.

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Il est dramatique de penser que la plus grande entreprise du pays (870 000 enseignants) n’est  capable ni de motiver ses troupes, ni de valoriser ses agents en cultivant leur envie de donner le meilleur pour leurs élèves et pour l’institution, comme cela est fait dans d’autres pays qui obtiennent par ailleurs de bien meilleurs résultats aux tests internationaux.

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Nous voulons être pleinement fiers du métier que nous exerçons, et pour cette raison, nous avons besoin d’un signal fort, et pas seulement de beaux discours dont nous sommes lassés.

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Nous ferons part de nos revendications lors de notre entrevue d’ores et déjà programmée avec le ministre ce mois-ci.

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Nous saurons rapidement si l’Éducation - en particulier les personnels -  est vraiment une priorité pour le gouvernement.

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Laurent Hoefman

Président du SNE

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