Nous avons appris avec consternation le suicide de la directrice d'une école de Seine saint Denis, et pris connaissance de la lettre qu'elle avait rédigée avant de commettre l'irréparable.

​

Une lettre qui en dit long sur l'état d'épuisement physique et moral d'une enseignante dévouée à son école et à ses élèves. Une lettre qui montre l'engagement et la conscience professionnelle d'une collègue qui, ne se sentant plus la force de continuer à exercer le métier qui était sa raison d'être, a préféré y mettre un terme de façon définitive.

​

Un sens du devoir poussé à son paroxysme révèle le malaise de la profession, qui ne date pas d'hier : cela fait des décennies que les directeurs sont en difficulté et attendent des mesures concrètes pour les aider à remplir leurs missions sereinement.

​

Chaque année voit son lot de décrets et de circulaires toujours plus contraignantes : la fonction se complexifie, les responsabilités vont croissantes, les demandes s'empilent. Combien de drames faudra-t-il encore pour que nos dirigeants prennent la mesure du problème et agissent en conséquence ?

​

Ce qu'attendent les directeurs, ce n'est pas une modification de la structure de l'école ou une fumeuse liaison avec les collèges… Non, ce qu'ils attendent, c'est qu'on les considère, qu'on reconnaisse leur engagement et qu'on leur donne les moyens de continuer à porter et défendre au quotidien les valeurs de l'école de la République.

​

Autre chose que du sang, de la sueur et des larmes.

Laurent Hoefman

Président du SNE