ACTUALITÉS NATIONALES
19 décembre 2019
Retraite : les premières propositions du SNE
Rencontre du SNE avec le ministre le 16/12/2019
Notre syndicat a porté lundi 16/12 ses revendications et ses premières propositions au ministère sur quatre points précis dans le cadre du projet de réforme. Pour ce faire, notre syndicat s’est à chaque fois appuyé sur des constats.
Le SNE a défendu le principe d’une revalorisation des carrières pour tous les enseignants du premier degré comme préalable.
Sur l’âge pivot
CONSTAT 1 : il est déjà difficile de travailler devant élèves jusqu’à 62 ans, il serait inenvisageable de le faire jusqu’à 64 ans.
CONSTAT 2 : tous les enseignants à plus de 2 ans de la retraite seraient impactés : c’est inacceptable car c’est trop proche.
Avis du SNE : il faut conserver l’âge de 62 ans pour une retraite à taux plein (d’autant qu’il y a déjà la réforme Touraine soit +1 trimestre / 3 ans à partir de 2020).
Propositions du SNE :
- laisser le choix de partir à taux plein à 62 ans ou de travailler davantage (avec bonus)
- donner le droit de partir en retraite à sa date d’anniversaire (et non pas au 31/08) comme cela est le cas dans le second degré
- octroyer 1 an de bonification tous les 8 ans (pour compenser les difficultés d’exercice)
Sur les aménagements de fin de carrière
CONSTAT 3 : Le métier n’est pas « pénible » selon les critères de pénibilité, mais il est usant (E. Philippe à Nancy 12/12/19) : fatigue nerveuse, bruits, postures entraînant des pathologies. Nécessité de le prendre en compte.
Avis du SNE :
- Il faut mettre en œuvre rapidement des aménagements de fin de carrière.
- A partir d’un âge à déterminer, il faut offrir des alternatives qui permettent de ne pas avoir la classe à temps complet.
Propositions du SNE :
- rétablir la cessation progressive d’activité (supprimée en 2011)
- instaurer un tutorat auprès des néo-titulaires
- participer à la formation des M1/M2 ou des directeurs
- enseigner en surnombre pour les élèves en difficulté, notamment dans les écoles où le dédoublement des CP/CE1 n’est pas mis en place (hors réseau ou orphelines) ("Plus de Maîtres que de Classes" ou équivalent)
- créer des postes d’aide à la direction d’école
- octroyer systématiquement les demandes de temps partiel (sans les conditionner à un accord du DASEN)
- octroyer systématiquement les demandes de mise en disponibilité (refusées la plupart du temps)
- assouplir les conditions de demandes de cumul d’activités
EN COMPLÉMENT :
- proposer des rendez-vous médicaux systématiques tous les ans à partir de 55 ans. (médecine du travail)
Sur les modalités de revalorisation pour tous les enseignants
CONSTAT 4 : « priorité au primaire », salaires sous le niveau OCDE (surtout en début et milieu de carrière), conditions de travail plus difficiles, malaise de la profession…
Avis du SNE : la revalorisation doit concerner tous les enseignants du 1er degré
Propositions du SNE :
Le préalable est l’octroi de primes pour tous :
- rémunérer les 108h en heures supplémentaires (premier pas vers l'égalité de volume horaire avec le second degré)
- ajout d'une « IVS » (Indemnité de Vie Scolaire) pour les surveillances de récréation, la gestion de l'absentéisme...
- ajout d’ une « ISOE IPP » (puisque l'enseignant est aussi Professeur Principal) pour le suivi des élèves
- ajout d’une « IDR » (« Indemnité de Responsabilité ») pour tenir compte des obligations de service imposée en dehors du temps d’enseignement (accueil grille ou classe, les fameuses 10 minutes, soit 5h20 à 6h/ mois)
Sur le maintien du niveau de pension des enseignants du premier degré
et les augmentations de salaires compensatoires
CONSTAT 5 : la pension actuelle moyenne d’un PE est de 2500 €. Avec la mise en place de la réforme brute, les enseignants du premier degré seraient tout particulièrement impactés par la réforme.
Avis du SNE : la pension d’un enseignant doit rester au moins équivalente à ce qu’elle est aujourd’hui. Pour cela, il faut agir sur plusieurs leviers.
Propositions du SNE :
- privilégier l’augmentation indiciaire, surtout en début et milieu de carrière
- raccourcir la durée entre les échelons, particulièrement en milieu de carrière, pour atteindre plus vite les échelons mieux rémunérés
- augmenter le taux de passage à la HC et à la CE
- augmenter l’ISAE et mettre en place des indemnités (notamment sur la reconnaissance du travail invisible)