ACTUALITÉS NATIONALES
17 mars 2020
"Nous sommes en guerre" : l'avis du SNE
Les mots sont forts, et ils ont été délibérément choisis car l’heure est grave. La situation que nous connaissons aujourd’hui rappelle un temps que seuls les plus anciens ont connu.
L’heure est à la responsabilité individuelle et collective, afin de se débarrasser au plus vite du fléau. « L’anarchie est partout quand la responsabilité n’est nulle part » (Gustave Lebon).
Le problème qui se pose aux enseignants concerne l’accueil des enfants de personnels soignants : qu’est ce qui prévaut ? La solidarité ou la protection individuelle qui elle-même facilite justement la protection collective ?
Le discours présidentiel nous semble pourtant sans équivoque : nous devons faire preuve de civisme et rester à notre domicile sauf en cas de nécessité.
N’y a -t-il pas d’autre moyen que de faire appel aux enseignants pour s’occuper des enfants des personnels soignants en cette période de crise ? Est-ce le meilleur moyen ? Les enseignants sont-ils dévoués au point d’accepter de prendre un risque pour leur propre vie, pour celle de leurs proches ? Un risque de ce type est-il d’ailleurs envisageable dans notre profession ? Nous ne sommes ni des militaires, ni des gendarmes.
Où s’arrête la solidarité ? Où commence le risque ? A la porte de chez soi ou à la porte de l’école ?
Le SNE n’a pas les réponses à ces questions. Elles dépendent de la sensibilité, de l’engagement, de l’histoire, de la situation personnelle de chacun d’entre nous.
Nous touchons ici les limites de l’engagement syndical, car nous sortons de notre champ habituel de référence. Nous ne pouvons que vous recommander d’agir en toute conscience, selon vos aspirations propres, mais surtout en gardant votre libre-arbitre.
Ce n’est pas le moment de vous laisser influencer par un IEN pointilleux ou un DASEN exigeant.
Le SNE sera là pour vous indiquer vos droits. Il le sera aussi pour vous accompagner dans l’accomplissement de vos devoirs.
Prenez soin de vous.
Laurent Hoefman
Président du SNE