ACTUALITÉS NATIONALES
23 mars 2020
Sachez dire non
Notre situation exceptionnelle impose de prendre du recul
Notre ministère a géré comme il le pouvait l’urgence suite à la décision présidentielle de fermeture des écoles alors qu’elle contredisait ce qui avait été annoncé quelques heures plus tôt par le ministre.
Chaque jour apporte désormais son lot d’aménagements complémentaires. Indications et précisions se succèdent encore à un rythme effréné. Voilà pourquoi il est plus nécessaire que jamais de s’informer très régulièrement.
Nous vous rappelons donc que la source d’informations qui fait foi demeure le site du ministère et sa rubrique questions/réponses. Le site national du SNE relaie ces informations et les assortit de conseils et recommandations.
Être bien informé, c’est ce qui vous permettra de faire les bons choix et d’éviter ainsi d’obéir à certaines instructions données parfois un peu précipitamment par notre hiérarchie.
En cas de doute, contactez le SNE. Nous vous aiderons à trier le vrai du faux.
Voilà deux exemples concrets de ce que nous avons rencontré :
« Une permanence doit être assurée à l’école pour transmettre des documents papiers »
C’est faux.
Selon le ministère, « Dans toute la mesure du possible, le matériel pédagogique est distribué par courrier. La remise de documents pédagogiques sur support papier doit demeurer une pratique exceptionnelle au profit des seuls élèves dépourvus de solution numérique et dans les territoires ou l’acheminement par La Poste n’est pas possible. Elle doit être organisée de manière à limiter au maximum les déplacements des responsables légaux des enfants concernés. »
Le site officiel de La Poste annonce le 24/03 que tout est mis en œuvre pour assurer une distribution normale du courrier.
Dans l’immense majorité des cas, une instruction obligeant ou incitant à une remise de documents en mains propres doit donc être ignorée.
Pour le SNE, c’est d’autant plus est évident que la réduction de la fracture numérique ne mérite de prendre un risque vital ni pour les parents, ni pour les enseignants.
« Les enseignants devront assurer l’accueil des enfants des soignants pendant les week-ends »
C’est faux.
Selon le ministère, « A compter du 21 février, l’accueil doit être organisé tous les jours, de 8h à 18h y compris le week-end si les parents en expriment le besoin. Cet accueil hors temps scolaire doit être mis en place en lien étroit avec les collectivités territoriales de rattachement et les partenaires associatifs avec le concours des volontaires habituellement engagés dans le périscolaire et le secteur associatif. »
Les enseignants ne sont pas visés par ce texte. Tant qu’il n’est pas question de réquisition, vous pouvez donc dire non à une sollicitation de ce genre.
Le bon sens doit prévaloir
Il faut se rappeler que le fonctionnaire a une obligation d’obéissance visée par la loi n°83-634 du 13 juillet 1983.
Cette obligation d’obéissance peut être levée lorsque « l'agent a un motif raisonnable de penser qu'une situation de travail présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé . »
Le site du ministère témoigne d’un souci institutionnel de protection des personnels. Il faut bien garder cela en tête face à des injonctions locales qui peuvent sembler étonnantes ou extravagantes.
Pensez à vous et à vos proches
En ces temps de crise sanitaire, il faut savoir vous préserver, préserver vos familles, vos enfants. Toutes ces vies valent bien plus qu’un paquet de photocopies.
Il y a quelques jours le SNE défendait l’engagement et la solidarité de chacun au profit du collectif. Cette fois nous vous invitons à faire attention à vous. Ne vous négligez pas.
Prenez bien soin de votre santé. Intégrez que vous avez besoin d’une pause, notamment le week-end. Parce que vous avez déjà préparé le travail toute la semaine, fait les corrections, assuré le suivi, géré le travail de vos propres enfants et éventuellement accueilli ceux des autres à l’école.
Philippe Ratinet
Secrétaire général aux publications