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ACTUALITÉS NATIONALES

24 juin 2020

Rentrée 2020 : les propositions du SNE

Le SNE a été sollicité par la ministère pour préparer la rentrée de septembre prochain. Trois domaines étaient particulièrement visés : l’aide aux élèves en difficulté, les dispositifs sport et culture ainsi que l’hygiène et la santé.

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Notre syndicat a donc proposé une série de mesures et de préconisations spécifiques au premier degré dans ces trois domaines. Nous vous en proposons d’en découvrir les principales.

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L’aide aux élèves en difficulté

 

Pour le SNE, plusieurs conditions sont requises pour optimiser cette aide :

 

  • simplifier les procédures

  • varier les dispositifs sur l’ensemble du temps de l’enfant et en fonction des difficultés rencontrées

  • renforcer l’attractivité des dispositifs en rémunérant mieux les enseignants

 

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1. Sur le temps scolaire

 

Pour aider efficacement les élèves en difficulté, il est indispensable que les enseignants exercent dans de bonnes conditions. Nous réclamons donc un allègement du trop plein d’administratif.

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Le PPRE pourrait devenir une simple possibilité et non plus une obligation.

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Une seule fiche de liaison nationale pourrait être éditée pour les élèves en difficulté.

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Les APC devraient relever de la liberté pédagogique.

 

Pour diminuer les disparités nées du confinement, nous estimons nécessaire de permettre au maximum le travail en petits groupes, au moins durant la première période. Pour cela, on doit prévoir une aide humaine des équipes de circonscription, de ZIL...  Les classes les plus chargées ou les plus compliquées (multi-niveaux, à fort taux d’élèves allophones) doivent être ciblées prioritairement.

 

Il faut aussi inciter à privilégier les classes de niveau le plus homogène possible pour éviter la surcharge de travail pour tous que représente la différenciation à outrance. Le SNE rappelle ses propositions sur l’école inclusive.

 

Pour assurer le bien-être des élèves à l’école maternelle, il est nécessaire d’instaurer l’obligation d’avoir une ATSEM par classe de maternelle.

 

 

2. En dehors du temps scolaire

 

Là où c’est possible, il faut encourager et promouvoir le développement de partenariats avec le milieu associatif pour proposer de l’aide aux devoirs.

 

L’Éducation Nationale pourrait offrir des heures de soutien scolaire.

 

Dans ces deux cas, seuls les PE volontaires seraient mobilisés. Ils bénéficieraient  d’heures supplémentaires au même taux horaire que dans le second degré.

 

 

3. Des évaluations pour le début d’année 2020-2021

 

Le principe de la liberté et de la confiance dans les enseignants doit s’appliquer.

 

Ainsi, une aide à l’évaluation des élèves en début d’année pourrait être proposée aux collègues afin de les aider à mieux cerner leurs élèves. Dans le contexte post confinement, ce genre d’évaluation pourrait s’avérer très utile à condition que les items reprennent des éléments de programme et que le contenu de ces évaluations retire tout exercice «piégeux».

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Les enseignants devront être aussi libres de faire remonter, ou pas, les résultats.

 

 

Les dispositifs sports et culture

 

Pour notre syndicat, chaque classe d’une école devrait pouvoir choisir de raccourcir sa « journée d’école » (au sens classique des enseignements) au moins une fois par semaine pour se voir proposer un dispositif sport et culture en complément de l’enseignement scolaire (plages horaires à définir en fonction de la taille de l’école et de la disponibilité des intervenants).

 

Sa tenue serait confiée à des intervenants spécialisés ou à des PE volontaires avec des compétences réelles dans le domaine visé. Ces derniers seraient rémunérés en heures supplémentaires dignes de ce nom. Les clubs sportifs officiels pourraient être sollicités.

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On pourrait proposer aux étudiants STAPS de L1 à M2 de prendre en charge l'EPS dans une classe 2h par semaine.

 

Si une nouvelle formule 2s2c est décidée, il sera alors important de se prémunir contre de trop grandes disparités au niveau local, comme nous l’avions déploré lors de la mise en place des TAP en 2013/2014.

 
Les PE qui s’impliqueraient dans certains dispositifs dont la tenue se fait sur le temps scolaire mais qui nécessitent des réunions et déplacements hors temps scolaire (USEP, école et cinéma…) pourraient avoir un temps forfaitaire décompté des horaires d’animation pédagogique ou bénéficier d’heures supplémentaires.

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Hygiène et santé

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Pour le SNE, il est avant tout nécessaire que le ministère engage un état des lieux sanitaire des écoles pour éventuellement obliger les communes à faire des travaux pour mettre les locaux scolaires aux normes.

 

On pourrait aussi instaurer une charte nationale de l'hygiène scolaire, sur laquelle les équipes pourraient s'appuyer localement pour réclamer des mesures concrètes aux mairies dans le domaine sanitaire. Un protocole de nettoyage et de désinfection des locaux scolaires pourrait être créé, avec une version renforcée pour les périodes d'épidémies (grippe, gastro-entérite, ...).

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Il faut également capitaliser sur les acquis de la période de déconfinement.

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Il faudra ainsi maintenir les entrées, sorties et récréations décalées tant que la situation sanitaire le justifiera. Les collègues amenés à rester de facto plus longtemps sur leur lieu de travail devront pouvoir déduire ce temps des 108 heures (pas sur les temps de concertation qui sont souvent dépassés et indispensables au bon fonctionnement des écoles).

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Il faudra maintenir les exigences de lavage rigoureux des mains aux moments clés de la journée (récréations, passage aux toilettes, entrée dans les locaux), insister sur le mouchage et les éternuements dans le coude, prévoir un minimum d’interventions en commun avec les personnels de santé (médecine scolaire et professionnels de la PMI).

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Les enfants doivent être incités à se changer pour ou après le sport (ne pas porter les mêmes vêtements toute la journée en cas d’EPS), à ne pas porter toute la journée leur maillot de bains en guise de sous-vêtements les jours de piscine et à avoir un gobelet personnel ou une bouteille individuelle pour boire régulièrement.

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Préserver l’école et ses acteurs : un impératif

 

De nouveaux liens avec les collectivités territoriales ou les associations verront donc peut-être le jour.

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Pour le SNE, il ne faut pas que la porosité avec le périscolaire, l’USEP, la MJC et autres ne dilue le métier de professeur des écoles et attribue une dimension accessoire voire rétrograde et réductrice à notre École, notre École qui est l’élément indispensable d’une véritable émancipation citoyenne.

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Dans tous les cas envisagés, il est primordial de ne pas dépouiller l’École de son rôle.

 

Il faudra aussi un pilote pour coordonner tout cela. L’actuelle proposition de loi sur la direction  affirme que ce pilote existe : c’est le directeur de l’école. Dans le cadre proposé par ce texte, la mairie pourra lui confier davantage de responsabilités, et l’Inspection académique lui octroyer des objectifs ambitieux.

 

Le SNE est clairement favorable à cette dynamique.

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Philippe Ratinet

Secrétaire général aux publications

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