top of page

ACTUALITÉS NATIONALES

09 septembre 2020

Direction : pour l’heure, rien de bien nouveau

Le sujet de la direction est maintenant inscrit à l’agenda social depuis l’année dernière. 

Le dialogue sur ce point a été interrompu par la crise sanitaire. La proposition de loi ambitieuse déposée ce printemps a été dépouillée de son contenu lors de son examen à l’Assemblée Nationale. Ce texte ne présente, en l’état actuel de rédaction, que peu d’intérêt. Son adoption n’a pas encore eu lieu et, au vu de ce qui s’est passé en juin, bien malin celui qui sait aujourd’hui quel sera le contenu final de ce texte. 

D’aucuns se décourageraient. Le SNE préfère continuer à travailler.

 

La circulaire qui veut entretenir l’espoir

La circulaire parue au BO le 25 août dernier semble donner raison à notre syndicat. Son introduction reprend des idées que nous défendons : « l’École a su dépasser la crise sanitaire. [..] Tout cela, nous vous le devons en grande partie, à vous, directeurs et directrices d’école»

Lorsque l’on fait partie du SNE, la lecture de ces lignes laisse augurer des mesures d’importance, d’autant que trois grands axes sont détaillés.

 

Du temps pour les directeurs

Les directeurs ont besoin de temps pour remplir leurs missions. Ils en ont tant que simplifier leurs missions ne servirait pas à les soulager car le temps gagné ne servirait qu’à remplir d’autres tâches qu’ils n’ont actuellement plus le temps de faire ou de faire correctement.  C’est en partant de ce postulat que l’année dernière, le SNE avait présenté au ministère un nouveau système de calcul et de répartition de décharges qui se basait tant sur le nombre de classes que sur le nombre d’élèves. 

 

Aujourd’hui, la circulaire prévoit deux jours annuels de formation, la possibilité pour les DASEN d’octroyer ponctuellement des jours de décharge et la création d’un référent pour assister les directeurs.

Tout cela n’est pas inutile, mais demeure bien, bien loin des besoins en temps des collègues. 

 

Deux groupes de travail sont prévus. Ils sont actuellement mis en place. Le premier doit permettre de faire évoluer les règles d’attribution des décharges, le second doit se pencher sur d’éventuelles délégations de compétences aux directeurs.

Le SNE est favorable à de telles évolutions. Notre syndicat participera activement au dialogue social. Notre espoir, sur ce point précis, est de parvenir à obtenir une amélioration significative des conditions de travail des directeurs.   

 

Simplifier et donner de la visibilité 

Le SNE n’a jamais milité pour la simplification des tâches des directeurs. Pour notre syndicat, c’est de temps supplémentaire dont ont besoin les directeurs.

 

La circulaire reprend pourtant cette revendication d’autres organisations syndicales, s’appuie sur les résultats de l’enquête menée l’année dernière et annonce que, dès cette rentrée, les directeurs d’écoles ont, avec les équipes pédagogiques, la pleine responsabilité de la programmation et de la mise en œuvre des 108 heures dans le respect de la répartition réglementaire.

Qu’est-ce que les directeurs ou les équipes gagnent ici ? S’agit-il de l’annonce de changements à venir sur la gestion des 108 h ?

 

Les enquêtes devraient être mieux réparties sur l’année et un travail d’amélioration des outils, dont Onde, sera mené.

Tout cela n’est qu’un vague espoir. Pour le SNE, la simplification du processus électoral des représentants d’élèves, surtout dans les écoles où une seule liste se présente, eût été plus efficace car immédiatement perceptible.

 

Accompagner les directeurs et renforcer les échanges entre pairs

Il s’agit pour l’administration de répondre à une demande d'un meilleur accompagnement. C'est pourquoi, dès la rentrée :

- chaque Dasen réunira au moins une fois par trimestre un groupe départemental de directeurs d'école afin d'évoquer les problèmes communs et de trouver les solutions applicables.

On parle ici d’un suivi en pointillé. Les problèmes des directeurs sont à gérer et à résoudre au quotidien. Une réunion périodique ne peut être une solution effective à cette problématique.

- les temps d'échanges entre pairs sont systématisés, afin de favoriser le développement professionnel continu, sur les temps d'animation pédagogiques.

La formation continue en revient donc au présentiel et à l’échange de pratique. Impossible de parler d’avancée sur ce point.

 

Des aides administratives sont remises au goût du jour : les services civiques qu’il faut sans cesse former, des aides administratives complémentaires doivent être pérennisées et la pré-professionnalisation doit permettre la prise en charge de petits groupes d'élèves, notamment dans les classes des directeurs. Ils doivent, en outre, “venir en appui notamment de la relation avec les familles”.

Le SNE avait réclamé des aides bien plus larges et pérennes. Ce qui est envisagé ici n’est pas une solution durable ou efficace.

Le lien avec les familles est complexe et délicat. Penser qu’une personne sans aucune expérience ou formation puisse fournir rapidement un appui efficace dans ce domaine relève du voeu pieu. Tout cela s’apprend. S’il leur faut former année après année de nouvelles personnes aux mêmes tâches, bien des directeurs choisiront de continuer seuls. 

 

Un dossier amené à évoluer... Rapidement ?

Pour le SNE, nous sommes encore très loin du compte. Toutefois, une dynamique est enclenchée. Quatre groupes de travail se tiendront autour de la direction d’ici les congés d’octobre.

Un travail a été mené mercredi 09 sur les temps de décharges et leurs critères de répartition. Le SNE y a présenté des revendications précises basées sur des critères objectifs.

La rémunération et l’avancement des directeurs seront étudiés dans la foulée. Ce dossier est aussi sensible que critique. Il appelle à la prise de décisions courageuses et d’ampleur. Notre syndicat les défendra.

Il les défendra tout autant que les nécessaires avancées sur les questions de sécurité qui doivent être abordées.

Philippe Ratinet

Secrétaire général aux publications

Votre texte​​

bottom of page